La jeune femme accusée de 39 vols pourrait souffrir de vulnérabilité narcissique
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Deux experts pensent que la jeune femme accusée de 39 vols par effraction dans le Centre du Québec aurait pu basculer dans la criminalité pour nourrir son besoin d’être admirée.
Pour le médecin-psychiatre de l’Institut Philippe-Pinel, Louis Morissette, l’histoire de Stéphanie Beaudoin s’avèrerait un cas de vulnérabilité narcissique.
«C’est le besoin, pour se sentir bien, d’avoir des choses, des objets, des gros seins, qui vont faire en sorte que les gens la regardent et l’admirent.»
La jeune femme de 21 ans garnissait sa page Facebook de photos sexy. Dans l’une d’elles, elle y pose avec une arme à feu. Ces images lui valaient des commentaires flatteurs.
«On parle de vulnérabilité, car elle a besoin d’en rajouter, elle n’a pas confiance en sa capacité de plaire.»
C’est ce qui aurait pu la conduire vers la criminalité, afin d’obtenir tout ce qu’elle estime indispensable pour être aimée.
Habitué à travailler avec les jeunes délinquants, Louis Morissette s’étonne des accusations portées contre Mme Beaudoin.
«Les vols par effraction, ce n’est pas fréquent, encore moins chez les filles. J’aurais plus pensé à la kleptomanie, pour voler des objets dont on n’a pas besoin. Mais là, ce n’est pas impulsif.»
Les statistiques au Québec montrent que le crime, et en particulier l’introduction à domicile par effraction, reste un phénomène essentiellement masculin.
Dépendance
Pour la psychologue et consultante pour le Centre jeunesse de Montréal, Céline Castillo, cette personnalité narcissique «peut devenir un puits sans fond: un coup c’est pour payer les seins, puis le dernier Ipad... Comme les toxicomanes, on peut devenir dépendant».
Céline Castillo estime que faire face à la justice peut donner une claque salvatrice. «Mais plus le trouble est en place, plus c’est difficile d’en revenir.»
Si les accusations s'avèrent fondées, Louis Morissette considère que «ça ne sert à rien de l’envoyer en prison, elle n’a pas d’antécédent. Mais il lui faudra un suivi psychothérapeutique. Il va falloir parler avec elle pour savoir comment combler ses besoins autrement.»
L’avocat de Stéphanie Beaudoin, Me Denis Lavigne, a aussi évoqué la piste de la dépression.
DEs CAS RARES, MAIS EN AUGMENTATION