Une chicane royale dans son ancien château
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L’ancienne demeure de Pauline Marois dans l’Ouest-de-l’Île se retrouve au cœur d’une dispute familiale d’une rare intensité entre les nouveaux propriétaires.
La Cour supérieure vient d’ordonner la saisie du luxueux château d’une quarantaine de pièces, en réponse à la demande de la femme du couple, qui a récemment réclamé le divorce. Elle craint que son mari ne dilapide tous les biens.
«C’est une procédure très rare quand même, explique Me Marie-Laurence Brunet, de la firme d’avocats Brunet et associés. Elle concerne les gens qui ont des biens ou des meubles de grande valeur qui ont peur de perdre leur part dans des procédures de divorce.»
Dans les documents de Cour, l’épouse révèle détenir près de 11,29 M$ de ceintures, sacs, fourrures, bijoux, montres et autres objets personnels, ainsi que 615 000 $ de tapis iraniens.
Déchirement mutuel
En plus de la maison et des biens, elle souhaite que le tribunal saisisse les automobiles utilisées par la famille, dont deux Dodge Viper rouges, une Rolls Royce Silver Cloud 1967, plusieurs VUS, des bateaux de pêche, des motos marines et des voiturettes de golf.
La situation semble avoir dérapé lorsque la conjointe a réclamé le partage du patrimoine familial dans sa demande de divorce, selon les documents de Cour.
Elle explique que son mari aurait fait «mettre sous scellés» leur résidence secondaire en Europe, la contraignant, elle et ses enfants, «à demeurer à l’intérieur […] pendant une fin de semaine complète ne pouvant d’aucune façon quitter la résidence familiale».
Pendant ce temps, son mari se serait empressé de se rendre dans leur luxueuse demeure de l’Ouest-de-l’Île de Montréal.
Sa femme a tout de suite envoyé des huissiers sur place pour effectuer un constat des biens. Ces derniers ont été renvoyés par le propriétaire, lequel a bloqué tout accès à la maison.
« Homme rusé »
La requérante ne ménage pas ses mots envers son conjoint.
«Le défendeur est un homme […] rusé et, considérant son obsession pour l’argent, peut-on lire dans les documents de Cour, je crains sérieusement que sans une saisie avant jugement, des biens composant le patrimoine familial ou des biens m’appartenant seule ou en copropriété avec ce dernier disparaissent.»
Des agents de Garda, qui effectuent la surveillance de la maison à la demande de la propriétaire, auraient observé un incessant «va-et-vient» depuis le
10 août, selon les documents juridiques.
Va-et-vient
Ils auraient notamment vu un bélier mécanique, des camions lourds de construction et plusieurs camions de déménagement.
Une camionnette aurait quitté le terrain en fin de journée avec des tuyaux dans la boîte arrière. Des équipes de plomberie auraient été également aperçues aux alentours de la résidence.
Sur ordre de la Cour, la maison se trouve maintenant entre les mains d’un gardien, le temps qu’un jugement de divorce indiquant comment les biens seront partagés soit rendu.
Les avocats de la requérante n’ont pas voulu commenter, et ceux de son mari ne nous ont pas rappelés.
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