Près de la moitié des salariés québécois vivent d’une paie à l’autre
Près de la moitié (46 %) des salariés québécois affirment vivre d'une paie à l'autre, comparativement à une moyenne de 36 % enregistrée au cours des trois dernières années.
Dans l’ensemble du Canada, c’est plus de la moitié (51 %) des employés qui auraient de la difficulté à respecter leurs obligations financières si leur paie était reportée d’une seule semaine.
Le sixième sondage annuel de l’Association canadienne de la paie (ACP) mené à l'occasion de la Semaine nationale de la paie, dévoilé mercredi, illustre la détérioration de la situation financière des travailleurs québécois (et des Canadiens dans leur ensemble).
Des 3 211 employés de partout au Canada, qui ont été sondés entre le 17 juin et le 1er août dernier, plus du quart ont un budget très serré. Et 25 % des employés au Québec se disent étranglés par leurs dettes, un glissement inquiétant comparativement à la moyenne de 17 % deux dernières années.
Quelle épargne ?
En planification financière, une technique de base consiste à mettre de côté 10 % de chaque paie. Pour la moitié des salariés québécois, c’est mission impossible ; 40 % des répondants, dans la province, dépensent la totalité ou plus que ce qu'ils gagnent.
Aussi, 22 % des Québécois seraient difficilement capables de mettre de côté une somme de 2 000 $, sur une période d’un mois, pour faire face à des dépenses urgentes.
Parmi les Québécois qui disent vouloir épargner, 70 % y parviennent. Ce qui marque une petite baisse comparativement à la moyenne de 73 % enregistrée les deux dernières années par l’ACP.
Sans surprise, des travailleurs peu économes ne parviennent pas à garnir leur bas de laine pour la retraite ; 80 % des employés québécois estiment qu’ils devront prolonger leur présence sur le marché du travail. Au cours des trois dernières années, ils étaient 62 % à partager la même opinion.
De plus, 77 % des répondants québécois disent avoir épargné moins du quart des sommes dont ils auront besoin à la retraite, contre 66 % au cours des trois dernières années.
Même chez les employés qui s'approchent de la retraite (âgés de 50 ans et plus), 52 % d’entre eux admettent qu'ils ont amassé moins du quart de leur objectif.
Sortir de la pensée magique
Pour améliorer leur situation financière, 27 % des employés canadiens envisagent comme première solution de… gagner plus d'argent. La réduction des dépenses a glissé au second rang par rapport au sondage mené l’an dernier par l’ACP.
«Il n'est pas toujours possible d'augmenter son revenu», a commenté par voie de communiqué Patrick Culhane, président-directeur général de l'ACP. «Un programme d'épargne par prélèvement automatique constitue la meilleure stratégie pour assurer son bien-être financier.»