Les maisons usinées ont le vent dans les voiles
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L’industrie des maisons usinées au Québec compte actuellement au-delà d’une bonne vingtaine d’entreprises. Ces dernières proposent majoritairement des maisons et des chalets et quelques-unes offrent également des bâtiments industriels et publics tels qu’écoles, et même hôpitaux. Les unités fabriquées à l’abri et avec des matériaux secs sont offertes en module, en kit, en murs usinés ou préfabriqués, et même en bois rond, et ce, pour le Québec comme pour l’exportation.
Sur le site Internet de la Société québécoise des manufacturiers d’habitation (www.sqmh.ca), fondée en 1977, on peut constater d’autres avantages qu’offre cette façon de devenir propriétaire d’une habitation neuve, entre autres: l’utilisation de matériaux plus résistants, en raison du transport entre l’usine et le chantier, des prix plus bas dus du volume et une disponibilité constante en raison du stockage des matériaux, possible en usine, et plutôt à éviter sur un chantier traditionnel à cause des risques de vols.
En croissance
En 2008, entre 12 % et 15 % des maisons neuves, selon certaines études, étaient construites en usine, soit à l’époque environ 6000 maisons usinées par année au Québec1. En 2014, selon divers intervenants de cette industrie que nous avons consultés, cette proportion serait maintenant de près de 20 %, soit une maison sur cinq, ce qui est énorme! Cette croissance soutenue des unités d’habitation construites en usine pourrait s’expliquer également par la standardisation des normes et des procédés de fabrication. En effet, le travail en usine étant organisé autour de postes de travail fixes, où les panneaux ou les modules, selon le procédé utilisé, se déplace successivement à la chaîne, permet d’améliorer les techniques de fabrication, par exemple en utilisant des gabarits d’assemblage ou par l’utilisation d’équipements spécialisés tels que monte-charge, ponts roulants ou machine industrielle assurant l’isolation à la cellulose sous pression. Le travail en usine offre également la possibilité d’élaborer des programmes de contrôle de la qualité.
La forte concurrence qui existe entre les fabricants de maisons usinées, qui doivent également faire face aux constructeurs traditionnels en chantier tout en se taillant une place dans un secteur d’activités qui connaît un ralentissement, oblige les meneurs de cette industrie à se maintenir continuellement à la fine pointe des méthodes de construction et d’utiliser les meilleurs matériaux possibles.
Martin Provencher est spécialiste en immobilier, auteur de cinq livres et propriétaire des projets de développement domiciliaires La Seigneurie du Moulin et Le Faubourg de la Seigneurie
(1) «L'industrie de la maison usinée au Québec - Des Québécois donnent des toits aux Asiatiques!», Le Devoir, 24 mai 2008 par Pierre Vallée