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À l'ombre de Shawshank

Toujours un classique 20 ans plus tard

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Parfois, un critique de cinéma évalue un film à sa juste valeur, même si cela prend du temps avant qu’on s’en aperçoive. Le 23 septembre 1994, il y a très exactement 20 ans, je critiquais À l'ombre de Shawshank lors de sa sortie au Canada. Le sublime long-métrage de Frank Darabont avait obtenu la note parfaite de cinq étoiles sur cinq.

Parfois, un critique de cinéma évalue un film à sa juste valeur, même si cela prend du temps avant qu’on s’en aperçoive. Le 23 septembre 1994, il y a très exactement 20 ans, je critiquais À l'ombre de Shawshank lors de sa sortie au Canada. Le sublime long-métrage de Frank Darabont avait obtenu la note parfaite de cinq étoiles sur cinq.

Cela me semblait pertinent à l’époque. Laissez-moi me citer moi-même, pas par vanité, mais parce que ce que j’avais écrit est toujours vrai. «À l'ombre de Shawshank est l'un des films les plus saisissants et moralement satisfaisants des années 1990. Pas parce que c'est religieux – Dieu ne va jamais à Shawshank –, mais parce que c'est une histoire d'espoir, trouvé dans l’amitié indéfectible entre deux êtres humains.»

Étrangement, dans les semaines et mois qui ont suivi, je suis devenu amer et frustré. Le box-office était calme, malgré de bonnes critiques, dont certaines étaient aussi dithyrambiques que la mienne (le film a encore un score de 91 % sur le site Rotten Tomatoes). Le long-métrage a engrangé 28 millions $ au Canada et aux États-Unis pour un budget de production de 25 millions $. Il a donc été déficitaire quand on ajoute les coûts de distribution.

Aux Oscars, À l'ombre de Shawshank a récolté sept nominations, incluant celle du meilleur film. Malheureusement, il n’en a remporté aucune statuette, se faisant laminer dans presque toutes les catégories par le moins bon, mais beaucoup plus populaire, Forrest Gump.

Des choses étranges et merveilleuses sont arrivées à À l'ombre de Shawshank depuis sa présentation au Festival international du film de Toronto (TIFF), où il avait perdu, le prix du public ayant été attribué à Priest, un long-métrage aujourd’hui tombé dans l’oubli.

À l'ombre de Shawshank est aujourd’hui inclus dans tous les palmarès des films les plus populaires de tous les temps, qu’il s’agisse de listes établies pour la télévision, pour les DVD, pour les Blu-ray et les téléchargements ainsi que n’importe quelle autre manière de voir un film de nos jours.

Fable morale

Ce film est l’adaptation d’une nouvelle – qui n’est pas d’horreur – de Stephen King. Et À l'ombre de Shawshank n’a jamais vieilli. C’est une fable morale sur la nécessité de maintenir son intégrité et sa liberté, quelles que soient les circonstances. C’est aussi vrai dans la vie que dans ce portrait de deux prisonniers (incarnés par Tim Robbins et Morgan Freeman) qui ont passé deux décennies derrière les barreaux de la fin des années 1940 jusqu’à la fin des années 1960.

Chose intéressante au sujet de la distribution, les acteurs que l’on identifie désormais à l’histoire – Tim Robbins dans la peau de l’ancien banquier Andy Dufresne et Morgan Freeman en Red Redding (aussi le narrateur du film) – n’étaient pas les premiers choix. Des rapports de l’époque laissaient entendre que Kevin Costner, Brad Pitt et Tom Hanks avaient refusé le rôle qui a fini par être tenu par Tim Robbins. Dans le cas de Tom Hanks, il a préféré celui de Forrest Gump, qui lui a valu l’Oscar au détriment de Morgan Freeman.

Quant au choix de Morgan Freeman, ce sont plutôt Clint Eastwood, Harrison Ford, Paul Newman et Robert Redford qui étaient les candidats pressentis quand À l'ombre de Shawshank était en développement. Frank Darabont a décidé de n’en faire qu’à sa tête en choisissant l’acteur pour incarner un personnage censé être d’origine irlandaise. Le tout fait désormais partie de l’histoire du cinéma.

Qu’est-ce qui rend un film excellent, même si cela a pris des années pour que le public en fasse un long-métrage culte? En 1994, j’avais demandé à Morgan Freeman pourquoi À l'ombre de Shawshank était aussi puissant.

«Vous allez me poser des questions profondes, avait-il répondu avec un sourire espiègle. Mais je ne suis pas qualifié pour vous répondre. Je veux dire qu’en tant qu’acteur, je ne me plonge pas dans la psychologie des personnages. Si cela sort de la page, ça veut dire que ça marche. Sinon, ça ne marche pas.»

À l'ombre de Shawshank marche et fait désormais partie de la légende hollywoodienne.

 

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