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Sudation mortelle

Accident tragique, selon la défense

Ginette Duclos, Gérald Fontaine et Gabrielle Fréchette
Photo d'archives De gauche à droite, Ginette Duclos, Gérald Fontaine et Gabrielle Fréchette sont accusés de négligence criminelle ayant causé la mort de Chantal Lavigne.

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DRUMMONDVILLE | La mort d’une mère de famille dans une hutte de sudation en juillet 2011 est un «accident tragique et déplorable» qui aurait pu être évité si la victime n’avait pas dépassé ses limites personnelles.

C’est du moins ce qu’ont plaidé les trois avocats de la défense au procès de Gabrielle Fréchette, Ginette Duclos et Gérald Fontaine, qui a pris fin hier, au palais de justice de Drummondville.

Les trois adeptes d’ésotérisme sont accusés de négligence criminelle causant la mort de Chantal Lavigne et de négligence criminelle causant des lésions à Julie Théberge.

Les deux victimes auraient subi des coups de chaleur lors d’une séance de sudation organisée dans une maison de campagne de Durham-Sud, au Centre-du-Québec.

Pendant l’expérience qui a duré plus de huit heures, les participants étaient couchés sur le sol, nus, enduits de boue et enveloppés dans des couvertures ainsi qu’un morceau de plastique. Ils avaient une boîte de carton sur la tête.

«Si la victime a fait des choix qui font en sorte qu’elle a été l’auteure de son propre malheur, il faut le dire», a soutenu Me René Duval, insistant sur le fait que les participants étaient libres de mettre fin à l’expérience quand bon leur semblait.

Libres de sortir

«Les participants avaient de l’espace pour bouger, il n’y avait rien de scellé dans leur enveloppement et aucune conséquence à ne pas faire l’activité», a poursuivi Me Jean-François Lauzon.

De plus, la guide spirituelle Gabrielle Fréchette leur aurait recommandé la veille de «bien s’hydrater et se nourrir ainsi que d’éviter les activités fatigantes» avant la sudation.

«Deux personnes (sur neuf participants) ont manqué totalement à ces enseignements en faisant 12 km de marche la veille. Ce sont Mmes Théberge et Lavigne», a souligné Me Denis Lavigne. Selon la défense, les coaccusés n’ont posé aucun geste dangereux, et doivent être acquittés.

La Couronne n’est pas de cet avis. «En aucun temps une personne raisonnable n’aurait tenu une hutte de sudation en enveloppant les gens de cette façon, sans eau ni nourriture», a plaidé Me Magali Bernier.

Les accusés ont fait preuve «d’insouciance déréglée et téméraire», selon elle. La juge Hélène Fabi rendra sa décision le 8 décembre.

 

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