/opinion/blogs/columnists
Navigation

La bête affamée

Coup d'oeil sur cet article

Alors que le gouvernement s’efforce de trouver des économies à réaliser dans l’appareil de l’État, de plus en plus de voix s’élèvent pour exiger plutôt qu'on impose davantage les citoyens les plus productifs et les entreprises.

Est-ce que de nouvelles taxes ou impôts font partie de la solution? Non, bien au contraire.

Il y a quelques semaines, le chroniqueur Michel Girard se demandait justement comment les finances du gouvernement pouvaient être en si mauvaise posture alors que les revenus autonomes ont augmenté de 26,5 % en l’espace d’à peine cinq ans (soit presque trois plus vite que l’inflation pour la même période).

Oui, vous avez bien lu. Le gouvernement du Québec prévoit récolter cette année 16,3 milliards $ de plus en revenus de toute sorte que lors de l’exercice financier 2009-2010. Et d’autres revenus sont déjà prévus pour l’an prochain, sous forme de nouvelles taxes, tarifs et impôts.

Imaginez : malgré la pluie de taxes et de hausses tarifaires de toute sorte subie par les Québécois ces dernières années – hausse de la TVQ, des taxes sur l'essence, du coût des plaques d'Immatriculation, du prix du permis de conduire, de l'impôt des plus riches, des taxes sur l'alcool et le tabac, l’instauration d'une « taxe santé », et j’en passe –, l'État québécois est encore cassé comme un clou, et crie famine!

Il faut en arriver à l’évidence : hausser constamment les revenus de l’État ne règle absolument rien. Pour cette « bête affamée », il n'y en aura jamais assez, quoique l’on fasse.

Faut-il s'en surprendre? De façon générale, les politiciens, sous la pression des besoins humains qui sont, par définition, infinis, vont toujours trouver une façon de dépenser l'argent « neuf ». Or ces dépenses nouvelles devront un jour ou l’autre être assumées par les contribuables.

D’ailleurs, des études comme celle des chercheurs américains Stephen Moore et Richard Vedder illustrent ce phénomène de façon claire et empirique : chaque dollar taxé mène à terme, systématiquement, à plus d’un dollar de dépenses gouvernementales. Et ce, peu importe les périodes budgétaires ou les différentes variables mesurées.

Autrement dit, croire que de nouvelles taxes ou des impôts plus élevés pourront améliorer significativement la situation budgétaire du Québec de façon durable, comme aiment le laisser entendre certains groupes ou commentateurs, relève de la naïveté ou de l’aveuglement idéologique.

Le simple fait que le Québec soit à la fois l’État le plus taxé en Amérique du Nord, et, en même temps, un des plus – sinon le plus – endettés, devrait nous mettre la puce à l'oreille : notre problème en est un de dépenses, pas de revenus!

 

8 commentaire(s)

Hilarion Lefuneste dit :
5 novembre 2014 à 11 h 13 min

Sauf que la bête affamée n'est pas le gouvernement mais les "contribuables" qui siphonnent l'argent à tour de bras (employés de l'état, Entreprises toujours à la recherche de subventions(électricité à rabais, crédits d'impôt de toutes sortes etc), Corruption au niveau gouvernemental et des entreprises). Autrement dit if faut cesser de penser qu'on peut flouer (pour rester poli) le gouvernement parce que ce sont des (votre qualificatif préféré) pour se donner bonne conscience.

Raymond Lafrance dit :
5 novembre 2014 à 11 h 36 min

Un humoriste je me souviens plus lequel disait "Le gouvernement tu lui donnerait le désert et il finirait par manquer de sable".

Le budget du gouvernement du Québec est de plus de 90 milliards et il en manque deux ou trois pour pas finir en déficit.

Adrien Pouliot dit :
5 novembre 2014 à 11 h 36 min

Carlos Leitao espère arriver à l'équilibre budgétaire en haussant les revenus plus vite que les dépenses... Bonne chance!

J-F. Couture dit :
5 novembre 2014 à 13 h 24 min

@M.K-G. «.... notre problème en est un de dépenses, pas de revenus!»

Vous n'avez pas tort là-dessus. Quand on revoit les déclarations des divers ministres de finances à partir des premières inquiétudes sur nos «moyens» on constate que ce n'était pas la connaissance du problème qui faisait défaut mais bien la volonté ou l'aptitude ou le courage - allez savoir - pour faire le nécessaire pour que la situation n'aille pas de mal en pis.

Voici quelques citations authentiques qui remontent, au départ, à l'époque où le déficit accumulé était sous la barre des 15 milliards.

Raymond Garneau, (1972) «Vivre selon ses moyens». Jacques Parizeau, 1977:«Siffler la fin de la récréation». Gérard D. Lévesque, (1986) «Arrêter d’emprunter pour payer l’épicerie». André Bourbeau (1994) «Gel des dépenses de programme jusqu’à l’atteinte du déficit zéro». Bernard Landry (1999) «Annonce de la fin des déficits budgétaires».

Et pendant ce temps, on a fait quoi? On a systématiquement ajouté des couches de dépenses, des gels ici et là, des nouveaux programmes mal évalués, volontairement ou non, donc mal financés, etc.

Résultat: Encore des discours et des slogans destinés à illustrer notre «triste situation», tristesse qui remonte déjà à quatre décennies.(1972) Mais cette fois, nous redit-on, c'est «le mur», la décote, voire la faillite.

Mais rassurez vous cher Monsieur Kelly-Gagnon, c'est encore et toujours la même couche qui va casquer. Pourquoi? Parce qu'il sera toujours plus simple, si on veut avoir un million, de prendre un dollar à un million de personnes que de demander à un milliardaire de donner un seul de ses nombreux millions. Le reste, c'est de la poudre aux yeux de ceux qu'on se prépare à tondre. Les petites municipalités ont déjà commencé à goûter à cette médecine. Vous avez écouté les bulletins et lu les journaux ces deux derniers jours? CQFD.

apouchkine dit :
5 novembre 2014 à 13 h 57 min

N'attendez pas la solution de vos problèmes des hommes politiques puisque ce sont eux qui en sont la cause (Alain Madelin)

Pierre Lacombe dit :
5 novembre 2014 à 14 h 00 min

Ceux qui réclame plus taxes et d'impôt pour les entreprises, manifestement, ne comprenne pas grand chose à l'économie. Comme ceux qui disent, les taxes de la ville ça ne me regarde pas, je suis locataire!!! Faut être innocent pour dire une niaiserie de même!!

Pour la millième fois, les taxes et impôts des entreprises sont payer par les clients de cette entreprise donc, nous!!!!

Olivier dit :
5 novembre 2014 à 14 h 15 min

Le problème politique est connu: des bénéfices concentrés dans les mains de fonctionnaires et d'amis du pouvoir et des coûts diffus chez tous les contribuables.

Par contre, au Québec, c'est encore pire: il y a parmi ces contribuables un nombre assez impressionant de gens qui aiment payer ses impôts, par patriotisme ou par une adhésion à la doctrine socio-démocrate. Quand le bétail se rend lui-même à l'abattoir, comment faire pour lui expliquer qu'il devrait revoir ses priorités?

Jimmy dit :
5 novembre 2014 à 14 h 30 min

Raymond: ce n'était pas un humoriste, c'était Milton Friedman, un Nobel d'économie.

https://izquotes.com/quotes-pictures/quote-if-you-put-the-federal-government-in-charge-of-the-sahara-desert-in-5-years-there-d-be-a-shortage-milton-friedman-66242.jpg

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.