Quand on se compare...
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Partout dans le monde, les femmes consacrent plus de temps que les hommes aux corvées, mais c’est au Danemark que l’écart est le moindre, selon une étude de l’OCDE. Et surprise, le Québec se classe parmi les sociétés les plus égalitaires de la planète.
Les Danoises consacrent 57 minutes de plus que leur conjoint aux tâches domestiques. Cinquante-sept minutes par jour, ce n’est pas tout à fait l’égalité au pays des gens qui seraient les plus heureux au monde, mais c’est là où l’on retrouve le plus d’équité.
Selon un classement de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), c’est en Inde que les femmes en font le plus à la maison, soit cinq heures de travaux ménagers de plus que leur conjoint.
S’appuyant sur des chiffres de l’Institut de la Statistique, le Québec s’en tirerait plutôt bien en se comparant avec le score de la Suède qui se classe bon deuxième avec un écart de 1 heure 12.
Pour la chercheure Ève-Lyne Couturier, il n’y a pourtant pas de quoi se réjouir.
«Même si ça semble bien d’être parmi les meilleurs, c’est difficile d’être optimiste puisqu’on parle de situations inégalitaires. Il n’y a pas de quoi s’apitoyer, mais on ne peut claironner non plus», nuance l’auteure d’une étude de l’IRIS sur le partage des tâches.
En France, c’est pire !
À ce palmarès des inégalités, la France fait piètre figure avec un écart de deux heures de plus par jour entre le travail domestique des femmes et celui des hommes.
« C’est sûr que j’en fais plus que mon conjoint à la maison, confirme Justine Bouvier-Lefebvre. Lui, il nettoie le garage! », ironise la jeune femme qui vit à Hanches, une petite ville du centre de la France.
« Ici aussi on en a ras-le-bol, ajoute cette mère de 27 ans. On travaille tout autant que les hommes et on a une double journée.»
Comme ailleurs dans le monde, l’iniquité en France s’explique par des modèles très profondément installés, pense-t-elle.
« Ça s’est mis en place comme ça il y a longtemps. C’était ancré chez les parents de mon conjoint et c’était comme ça chez moi aussi », raconte Justine.
Les hommes les moins impliqués au monde dans les tâches domestiques se trouvent au Mexique, en Turquie, au Portugal et en Italie où 3 heures 43 séparent le temps consacré aux travaux ménagers par les hommes et les femmes.
« Ce déséquilibre à travers le monde est le symptôme de quelque chose du plus grand : une tension, un rapport de pouvoir, dit Ève-Lyne Couturier. Partout, il semble normal qu’une femme en fasse plus qu’un homme à la maison. Mais détrompez-vous, ce n’est pas dans nos gènes! », conclut-elle.