Moreau déplore l’attaque «ridicule» de Jean Gagnon
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Que le chef syndical de la FISA, Jean Gagnon, se scandalise que le projet de loi 3 ait été porté par un avocat est tout simplement « ridicule », considère le ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau.
« Ce que le ministre Moreau a fait, c’est un scandale pour la profession d’avocat », a déclaré le président de la Fédération indépendante des syndicats autonomes (FISA), Jean Gagnon, mardi, en annonçant le début de la contestation judiciaire de la loi 3 sur les régimes de retraite des employés municipaux.
Parce que l’application de la loi 3 bafoue des ententes passées dûment négociées, M. Gagnon, qui représente 13 syndicats d'employés municipaux provenant de neuf villes, dont Québec, Sherbrooke et Trois-Rivières, considère « très particulier de voir que c’est un avocat qui a piloté le dossier ».
Pierre Moreau est membre du barreau depuis 1981. Avant de se lancer en politique, il a travaillé pendant une vingtaine d’années en tant qu’avocat spécialisé en droit municipal.
« Expliquez-moi donc comment une loi qui passerait avec succès le test des tribunaux pourrait constituer un renie du serment que j’ai fait, a réagi le ministre Moreau, mercredi matin. Écoutez, c’est ridicule, je pense que ça ne demande pas plus de commentaires que ça. »
Toujours confiant
Le ministre ne semble pas s’inquiéter du fait que la FISA envisage de réclamer une injonction interlocutoire pour bloquer l’application de la loi 3 pendant les procédures.
« C’est aux tribunaux de décider si jamais ils sont saisis d’une requête en sursis », a réagi d'entrée de jeu M. Moreau.
Le ministre se dit toujours confiant que la loi 3 passe le test des tribunaux, notamment parce qu’il y a « urgence d’agir ».
« Le rapport D’Amours l’a indiqué abondement. Les experts sont d’accord pour l’importance d’agir. Je vous rappelle que ces régimes-là sont déficitaires de 3,9 G$ pour 122 000 employés dont 50 000 retraités. »
M. Moreau a déjà « hâte » de voir Jean Gagnon, premier à introduire une telle requête devant les tribunaux, venir témoigner entre autres sur la question des déficits passés.
« Il a choisi de pelleter ça par en avant, selon ses propres expressions, lorsqu’il était question de la libre négociation, a relaté le ministre Moreau. Alors le jupon dépasse un peu. »