Mark Wahlberg et la dépendance au jeu
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NEW YORK | Mark Wahlberg, qui s’est tissé une carrière en jouant les durs au cinéma, vient de prendre un virage aussi soudain qu’inattendu en campant un joueur dans Le flambeur.
«Pour moi, ça a été très différent de tout ce que j’ai fait jusqu’à maintenant», a dit l’acteur lors d’une conférence à New York pour promouvoir le film.
«Je suis habitué à interpréter les outsiders, en opposition au gars qui a tout et qui tente de se dépouiller de ses acquis pour devenir l’opprimé. Alors c’était très différent.»
Bizarrement peut-être, cette nouvelle version du film original de 1974 va dans une tout autre direction. Il y a 40 ans, c’est James Caan qui jouait un professeur d’université et romancier plongeant dans une spirale de dépendance au jeu qui menace de ruiner sa vie. À l’époque, le scénario avait été écrit par l’acteur-réalisateur James Toback, qui a dû lui-même se mesurer aux démons du jeu sa vie durant.
Rédemption
La nouvelle histoire a été pondue par William Monahan, qui a remporté un Oscar pour avoir brillamment adapté un film policier hongkongais devenu The Departed dans les mains du réalisateur Martin Scorsese.
Même si Wahlberg joue un auteur et professeur d’université qui passe ses nuits dans des maisons de jeu, Monahan dit que ce film porte davantage sur la rédemption d’un homme et moins sur la dépendance au jeu. Il appelle ça «l’antithèse de l’histoire originale, qui tournait autour de la dépendance au jeu».
En fait, Monahan ne croit même pas à la dépendance, même si Wahlberg est en désaccord sur ce point. «Est-ce que je crois à la dépendance? a demandé Wahlberg. J’y crois, dans une certaine mesure... Oui, j’y crois!»
À l’adolescence, l’homme de 43 ans a été dépendant à la cocaïne et à d’autres substances, ce qui l’a mené vers la délinquance dans le quartier de son enfance, Dorchester, à Boston, où la criminalité était en croissance à l’époque. Quatre de ses huit frères et sœurs ont emprunté ce chemin, Wahlberg agissant à plusieurs reprises à l’encontre de la loi. Dans son cas, on parle d’agressions à caractère raciste, dont la plupart concernaient des immigrants vietnamiens. Il s’est depuis excusé à plusieurs reprises pour son comportement odieux et controversé, demandant même, tout récemment, un pardon complet qui contribuerait à purger son casier judiciaire.
Milieu criminel
Aujourd’hui, cependant, il fait dévier la conversation. «J’ai eu beaucoup de gens dans ma vie qui ont souffert de diverses dépendances. Le jeu a fait partie de mon enfance. Alors je peux m’identifier à toute la matière du film.»
Si Wahlberg était heureux de replonger dans un univers concocté par William Monahan, il est aussi emballé par le prochain projet du scénariste, Mohave, qui sera également son deuxième film en tant que réalisateur. Il s’agit d’un autre film à sensations fortes à propos du milieu criminel.
«Chaque fois que j’aurai l’occasion de donner vie aux mots de William Monahan, je serai le premier à parapher le contrat», a dit Wahlberg, admiratif.
Dans la nouvelle mouture du Flambeur, l’acteur offre une prestation plus contenue et en retenue qu’à son habitude. Sa covedette Michael K. Williams, dans la peau d’un gangster qui prête une somme d’argent considérable à Wahlberg, est un admirateur éhonté de l’acteur vedette.
«Mark est brillant, a dit Williams aux côtés d’un Wahlberg qui peinait à réfréner un sourire. C’est incroyable de travailler avec cet homme. J’ai beaucoup appris à ses côtés. Il se permet d’être vulnérable et il s’abandonne dans son personnage.»
Williams, comme d’autres, doit aussi s’en prendre au personnage sans défense de Wahlberg dans le film. Ce dernier, qui évoluait dans sa jeunesse au sein d’un gang de rue à Dorchester, a trouvé ça bizarre. «Mon premier instinct à l’époque était toujours de me battre!»