La disparition du vol AirAsia : ce que l'on sait
MH370, MH17, AH5017... L’année 2014 avait déjà été terrible pour l’aviation civile. Mais malheureusement, la disparition hier de l’Airbus 320 QZ8501 de Air Asia va venir s’ajouter à cet horrible bilan.
Avec 161 personnes à bord ( 137 adultes, 16 enfants, un bébé et sept membres d’équipages) le vol QZ8501 a quitté l’aéroport de Surabaya en direction de Singapour à 5 heures 27 hier (samedi 17:27 heure de Montréal). 48 minutes plus tard, l’avion disparaissait des écrans radars. Pour vraisemblablement s’abimer en mer, quelque part dans la mer de Java
MÉTÉO
S’il est bien évidemment trop tôt pour tirer des conclusions définitives sur les raisons de la disparition de l’Airbus, la très mauvaise météo semble être en cause.
Ainsi, trois minutes avant de disparaitre des radars, lors de son dernier contact radio, le capitaine avait demandé à changé sa route afin d’éviter une zone orageuse. L’avion était en train de monter en altitude pour passer au dessus des nuages lorsque le contact a été rompu.
Une manoeuvre qui en soit n’aurait pas du poser de problèmes au capitaine et à son second (un pilote français). A eux deux ils comptabilisaient ainsi plus de 8 000 heures de vol.
Fait intéressant par contre, les relevés météo de la zone de dernier contact montrent une série d’éclairs dans les instants qui ont suivi l’appel radio. L’avion aurait-il été touché par la foudre ?
Dans tous les cas, l’absence de messages d’alertes laisse penser que le problème rencontré par l’Airbus a été soudain et catastrophique.
MH370
Evidemment, la disparition soudaine de QZ8501 a remis en avant le mystère du MH370. D’autant plus qu’il existe des points communs entre les deux affaires. D’abord, Air Asia comme Malaysia Airlines est une compagnie installée en Malaisie. Et puis comme pour le MH370, le QZ8501 a soudainement rompu tout contact. Pas de message radio ni -apparement- de messages automatisés d’alerte.
Mais la comparaison s’arrête là. Si dans l’affaire MH370, les autorités avaient mis au moins 17 minutes pour noter l’absence de l’avion des écrans radars, hier le constat a été presque immédiat. Il y a eu moins de 3 minutes entre le dernier appel du capitaine, la disparition du radar et le début d’alerte.
Autre différence de taille, la certitude d’une durée de vol limitée du QZ8501 après sa soudaine disparition des radars alors que MH370, une fois son transpondeur déconnecté à continuer à voler pendant plusieurs heures.
Enfin - et ce qui devrait permettre une découverte rapide des débris- le QZ8501 a disparu au dessus d’une zone beaucoup moins vaste et moins profonde que celle du MH370. Une zone fréquentée par de nombreux navires.
COMMUNICATION
S’il est trop tôt - je le répète - pour tirer des conclusions définitives sur les raisons de la disparition du vol QZ8501, il est par contre possible de le faire sur la manière dont Air Asia a communiqué sur le drame. Et de constater que les enseignements de la terrible communication de crise de Malaysia Airlines ont porté leurs fruits.
En effet, une partie du mystère du MH370 est directement liée à l’opacité de Malaysia Airlines multipliant les déclarations contraires et tardant à rendre public certaines informations.
Hier, ce fut le contraire. Jusque peut-être dans l’excès de transparence, Air Asia laissant ainsi circuler sur les réseaux sociaux la liste des passagers alors que l’ensemble des familles n’avait pas été prévenu.
Les recherches par avions et bateaux ont été interrompues par la nuit mais reprendront lundi matin ( dimanche après-midi à Montréal). Les autorités de Singapour pensent que les débris devraient être rapidement retrouvés.