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«Je me sentais violée»

Mise à nu par son école secondaire pour trouver de la drogue

 La case de Marie (nom fictif) est régulièrement fouillée.
Photo Jean-François Desgagnés La case de Marie (nom fictif) est régulièrement fouillée.

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Une jeune fille de 15 ans s’est sentie «intimidée», «violée», «détruite» et «honteuse» après avoir subi une fouille à nu devant la direction de sa polyvalente, qui suspectait l’élève de vendre de la drogue.

Depuis le début de l’année scolaire, la case de Marie (nom fictif) est régulièrement fouillée. La direction est suspicieuse et croit qu’elle vend de la drogue à d’autres élèves. Jeudi dernier, elle a fait une «blague» à un ami en lui envoyant un message texte lui demandant s’il voulait du «pot». Toutefois, le téléphone cellulaire de cet élève venait d’être confisqué et c’est un enseignant qui l’avait en sa possession.

Le message s’est rapidement rendu à la directrice. Durant de longues minutes, l’étudiante a été questionnée. «Ils voulaient absolument me faire dire des choses», dit-elle. Après l’interrogatoire, ils ont complètement fouillé son casier.

Complètement nue

Puis, ils ont amené l’élève dans une salle et lui ont dit qu’ils procéderaient à une fouille à nu. Une femme tenait une couverture devant Marie, et la directrice prenait les vêtements. La jeune fille ne pouvait même pas téléphoner à sa mère. «Elle m’a demandé d’enlever mes sous-vêtements», dit-elle.

Selon la Commission scolaire de la Capitale, il ne s’agit pas d’une «fouille à nu» comme elle est définie par les services correctionnels. «Il n’y a pas eu de fouille à nu, mais il y a eu une fouille cependant de ses vêtements», avise le secrétaire général et directeur de l’information et des communications, Érick Parent, soutenant que l’école avait un «motif raisonnable» pour agir ainsi.

Selon les règlements, ce type de fouille est permis s’il y a un danger immédiat pour l’élève, par exemple si l’école craint la présence d’une arme à feu ou lorsqu’il y a des infractions aux codes de vie. Un pouvoir qui n’est même pas accordé aux policiers.

«C’est un pouvoir extraordinaire qui est donné aux directions d’école», confirme le secrétaire général.

Acharnement

La mère de la jeune fille est en colère. «Je trouve que c’est excessif, que c’est de l’acharnement. On ne peut pas faire subir ça à une adolescente de 15 ans», souligne la mère, qui compte entamer des procédures légales.

De son côté, l’avocat criminaliste Rénald Beaudry soutient que l’école «va trop loin». «Je ne pense pas qu’à l’école, ce soit l’endroit pour faire une fouille à nu».

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