Un homme qui voulait voler du métal met le feu à un monument du patrimoine maritime de Baie-Saint-Paul
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Un voleur serait à l’origine du brasier qui a complètement ravagé l’une des plus grosses goélettes qui restent au Québec, L’Accalmie, à Baie-Saint-Paul mercredi après-midi.
«L’homme voulait voler du métal, il aurait essayé de le couper avec un outil, et ce sont les flammèches qui auraient provoqué l’incendie», explique Audrey-Ann Bilodeau, de la Sûreté du Québec.
Vers 14 h, une quinzaine de pompiers du Service de sécurité incendie de Baie Saint-Paul ont été appelés à combattre le brasier, qui a complètement détruit l’épave, véritable monument patrimonial maritime de Baie-Saint-Paul.
Le vieux navire étant échoué sur la plage, les sapeurs ont dû se frayer un chemin jusqu’à elle en motoneige pour pouvoir intervenir.
«Puisque la marée était haute, on a pu utiliser l’eau du fleuve», a indiqué le directeur du Service de sécurité incendie de Baie-Saint-Paul, Alain Gravel. «C’est un ancien bateau, donc il n’y avait pas d’alimentation en électricité ni en chauffage, ni risque de propagation. Mais il a fallu être prudent parce qu’il y avait des poutres anciennes et des mâts d’acier déjà penchés, mais ça n’a pas retardé notre intervention», a-t-il souligné, précisant que ses hommes ont pris environ une heure pour maîtriser le brasier.
Le présumé voleur de 45 ans a été arrêté par la Sûreté du Québec en début de soirée avant d’être libéré. Il pourrait faire face à divers chefs d’accusation, dont de vol.
Histoire du navire
Construite par le maître charpentier Paul Mailloux pour le capitaine Éloi Perron, la goélette (alors appelée M.P. Émilie) de 300 tonnes et de plus de 100 pieds de long est partie de l'île aux Coudres pour son voyage inaugural en 1957. Fabriqué à partir de 135 000 pieds de bois, le navire a parcouru le fleuve jusqu’en 1974.
Deux ans plus tard, le peintre Guy Paquet en faisait sa demeure, son atelier et sa galerie d'exposition privée. Elle a ensuite été abandonnée, la cible de pilleurs avant d’être acquise par Clément Gauthier en 2007. L’homme souhaitait donner une deuxième vie à l’épave et a investi des dizaines de milliers de dollars dans ce projet.