Mise en garde contre les caméras portées par les policiers
Le Commissaire à la protection de la vie privée du Canada, Daniel Therrien, a appelé mercredi les forces de l’ordre à faire preuve de prudence avec l’usage des caméras portées à l’uniforme par les policiers.
La police de Calgary, dans l’ouest canadien, équipe déjà ses agents de police de ces mini-caméras. Toronto, Edmonton, Halifax et Montréal envisagent également d’adopter cette technologie.
Mais selon Daniel Therrien, haut fonctionnaire dépendant du Parlement, leur usage suscite des "préoccupations" quant au respect de la Charte canadienne des droits et libertés, un texte adossé à la Constitution, mais aussi du Code criminel ou d’autres lois provinciales.
Les policiers pourraient ainsi procéder à "l’interception de communications privées, y compris celles ayant lieu dans des endroits fréquentés par le public", ce qui contreviendrait à la loi, note-t-il.
Le Commissaire demande notamment aux policiers "d’enregistrer le moins possible les passants non concernés ou les interactions anodines avec le public" et d’informer au mieux le public du déploiement de cette technologie.
Également, il appelle à faire preuve d’une "attention particulière" lorsque les images recueillies sont soumises à "la reconnaissance faciale, la reconnaissance des plaques d’immatriculation et la reconnaissance des formes" car cela "soulève de nouvelles préoccupations en matière de vie privée et de collecte de renseignements personnels".
Les défenseurs du port de mini-caméras estiment qu’elles faciliteront le règlement des affaires sensibles, lorsque la parole d’un policier est mise en cause, comme lors des récents événements de Ferguson, aux Etats-Unis.
Tout en reconnaissant les "avantages certains" de ce nouvel outil, le Commissaire Therrien exhorte les corps policiers canadiens à chercher à "atteindre un juste équilibre entre les considérations reliées au maintien de l’ordre et le droit des Canadiennes et des Canadiens à la protection de la vie privée".