Le petit Blake voulait «s’accrocher à la vie»
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DRUMMONDVILLE | Jusqu’à ce que des maux de ventre la poussent à consulter un médecin, Katie Roussel ignorait qu’elle allait peu après donner naissance à son deuxième enfant.
«Je suis allée à l’urgence, car j’avais très mal au ventre. Ils m’ont examiné et m’ont dit que j’allais accoucher. J’ai capoté! Je ne savais même pas que j’étais enceinte», raconte la jeune femme de 20 ans.
Quelques heures plus tard, elle a donné naissance à un petit garçon, Blake, né après 34 semaines de grossesse. Le poupon pesait 6 lb 7 oz et était en parfaite santé.
Aucun signe
Déjà mère d’une petite fille de quatre ans, Katie Roussel connaissait bien sûr les symptômes d’une grossesse, mais dit n’en avoir reconnu aucun au cours des mois précédant son accouchement.
«J’avais encore mes règles. Parfois, j’avais mal au cœur, mais ça passait. J’avais pris un peu de poids, mais comme j’avais arrêté de fumer, je mangeais tout le temps et je me disais que ma bedaine était due à ça», explique la jeune femme de Drummondville.
Comme elle ignorait être enceinte, elle n’avait pas changé ses habitudes de vie et elle s’étonne que l’enfant ait pu survivre tout ce temps dans son ventre.
«Je faisais du sport. Je jouais au hockey balle. Je tombais souvent. Je courais tout le temps. Je buvais deux Red Bull par jour», se souvient-elle.
Katie Roussel n’y voit qu’une explication: «Il voulait vraiment s’accrocher à la vie.»
Un dilemme résolu
Sans conjoint à l’époque, la jeune mère avoue avoir songé à mettre son nouveau-né en adoption.
De plus, Katie Roussel hésitait alors à contacter ses parents depuis l’hôpital, craignant leur réaction. Bien au contraire de ce qu’elle appréhendait, ils lui ont plutôt offert aide et appui. Au premier coup d’œil, ils ont été charmés par leur nouveau petit-fils.
«Nous avons conclu que ma mère et lui le garderaient. En fin de compte, je me suis occupée du bébé pendant les deux semaines de vacances de mes parents et j’ai décidé de le garder. Et je ne le regrette vraiment pas. Il m’apporte de la joie», révèle la mère monoparentale.
Contrôle sur elle-même
Depuis son accouchement-surprise, Katie Roussel s’est prise en main. Elle a déménagé dans un appartement plus grand et a fait un retour aux études.
«En ayant deux enfants, je suis plus motivée», avoue-t-elle.
Brèves
Surtout chez les femmes musclées

Contrairement à ce que plusieurs pourraient croire, les femmes avec un surplus de poids ne sont pas plus sujettes à vivre une grossesse surprise. En fait, ce serait plus probable chez les femmes très musclées, explique la gynécologue Isabelle Girard.
«Dans les cas où les femmes ont les muscles abdominaux très développés, l’enfant est plus susceptible de se développer vers l’intérieur du ventre», explique la présidente de l’Association des obstétriciens et gynécologues du Québec.
«Ces femmes n’ont pas de relâchement musculaire, contrairement à la majorité. C’est notamment le cas des danseuses, qui peuvent travailler longtemps avant de prendre leur congé de maternité», dit la spécialiste.
Pas à l’écoute du corps
Peu de raisons peuvent expliquer qu’une femme ne soit pas au courant de sa grossesse, particulièrement lorsqu’elle la mène à terme.
Les femmes qui accouchent sans savoir qu’elles sont enceintes vivent souvent dans le déni, selon la Dre Girard.
«Mener une grossesse à terme sans s’en rendre compte, c’est difficile, affirme la gynécologue. Souvent, les femmes ne veulent pas reconnaître les signes, donc elles ne font pas de tests de grossesse. Certaines sont trop occupées ou ne sont pas à l’écoute de leur corps.»
Dans certains cas, les femmes pourraient même confondre des saignements vaginaux avec des menstruations.
Au Québec, 5000 enfants voient le jour chaque année. La Dre Girard estime qu’il y aurait moins d’un cas de grossesse sans le savoir par an. Elle-même n’en a vu que deux dans sa carrière.