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Replacer le Québec dans les échanges

Le nouveau délégué général à New York vise 20% de hausse des exportations québécoises vers les États-Unis

Jean-Claude Lauzon
Jean-Claude Lauzon a pris place dans son nouveau bureau au 26e étage du Rockfeller Center. Il est le sixième Québécois à occuper ce poste depuis 2007. Photo Le Journal de Montréal, Marie-Joëlle Parent


NEW YORK | Fort de son expérience auprès des Américains, le nouveau délégué général du Québec à New York, Jean-Claude Lauzon, compte faire exploser la valeur des échanges commerciaux entre le Québec et les États-Unis.

«C’est un peu fou, mais je veux faire grimper ce chiffre d’affaires de 20%», lance Jean-Claude Lauzon, assis dans son bureau de Rockefeller Center avec vue sur la célèbre patinoire.

Pour y parvenir, il compte sur sa vaste expérience avec les gens d’affaires américains et la formation d’un nouveau comité aviseur économique.

«Comme j’ai travaillé à New York pendant 35 ans, je suis en mesure de dire à un Américain quand il va au Québec, ne fais pas ton Américain, voici comment ça se passe chez nous. J’ai cette expérience-là».

Depuis 2002, le Québec a perdu 17% de son chiffre d’affaires avec les Américains.

«C’est 11 milliards de moins par année dans l’économie du Québec. C’est entre trois et cinq milliards de dollars de taxes que le gouvernement n’a pas», déplore-t-il.

«Notre richesse collective au Québec dépend à 50% de notre capacité à exporter. C’est beaucoup», ajoute M. Lauzon.

Soixante pour cent de ces exportations sont destinés aux Américains.

« Je peux comprendre que les gens voient seulement les “shows” de drapeaux et les verres qu’on lève, mais le travail de tous les jours c’est un travail de rencontres avec des investisseurs et des dirigeants. »

 

– Jean-Claude Lauzon

Dans l’ombre

M. Lauzon compare son nouveau travail à celui d’un metteur en scène. «Ce qu’on fait ici représente des dizaines de milliers d’emplois pour le Québec, mais c’est fait dans l’ombre».

Par exemple, l’assemblée du New Jersey a récemment proposé une loi “Buy America” qui aurait eu des effets très négatifs pour les exportateurs québécois.

M. Lauzon a fait parvenir une lettre au gouverneur de l’État, Chris Christie, lui demandant d’opposer son veto, ce qu’il a finalement fait le 5 février.

Sixième en 8 ans

M. Lauzon se sent déjà comme un poisson dans l’eau à Manhattan puisque durant sa carrière de psychologue industriel, il venait à New York jusqu’à 50 fois par année.

Il a travaillé pour Ernst and Young jusqu’en 2003 puis est devenu chasseur de têtes pour le bureau montréalais de Korn Ferry.

Pour ce qui est de vendre l’image du Québec aux Américains: «Je vous dirais qu’il y a encore des préjugés, beaucoup d’Américains ont été habitués à lire l’histoire du Québec à travers les médias anglophones du Canada, il est temps qu’on la raconte nous-mêmes notre histoire et qu’on la raconte avec passion et fierté. C’est ce que je vais essayer de faire».


La délégation en chiffres

La Délégation générale du Québec à New York couvre les territoires de huit États, du New Jersey au Kentucky.

6,7

Valeur en milliards de dollars des échanges commerciaux entre New York et le Québec en 2013.

75

Âge de la Délégation du Québec à New York. Il s’agit de la plus vieille Délégation du Québec à l’étranger. Le bureau a ouvert sous le gouvernement d’Adélard Godbout.

530

La Délégation a été le premier locataire à signer un bail au Rockefeller Center en 1939. Le prix du loyer à l’époque était de 530$ par mois.

30

Nombre d’années en poste du premier délégué, Charles Chartier. Il avait à peine 29 ans à son entrée en poste. Son salaire était de 5000$ par année.

1er

En 1879, le Québec est devenu le premier émetteur étranger d’obligations sur Wall Street.

9

Valeur en millions de dollars de l’appartement de fonction aujourd’hui. En 1985, la Société immobilière du Québec a acheté l’appartement de fonction situé dans la Museum Tower (15 West 53rd St) pour 1,5 M$. La Société l’a ensuite cédé au gouvernement pour 1 $ en 1994. Selon l’agente immobilière, Carole Healy, une Québécoise qui travaille pour l’agence Corcoran à New York, l’appartement pourrait maintenant valoir jusqu’à 9 M$.

 







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