Prêt à déclarer la guerre à Starbucks
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Un regroupement de bars québécois s’opposera à Starbucks si le géant du café les concurrence en vendant de la bière et du vin.
«On a assez de bars comme ça au Québec. Si Starbucks fait une démarche pour pouvoir vendre de l’alcool, on va la contester», lâche Peter Sergakis, président de l’Union des tenanciers de bars du Québec.
Il digère mal la récente annonce de l’entreprise américaine, qui souhaite vendre du vin et de la bière dans plusieurs établissements canadiens d’ici la fin de l’année. M. Sergakis craint que Starbucks ne fauche la clientèle des bars à l’heure des 5 à 7 ou en soirée.
«Oui, ça m’inquiète, dit celui qui possède une quarantaine de bars dans la région de Montréal. Le soir, les gens se déplacent, ils quittent Starbucks pour aller dans les bars. Là, ils pourraient rester sur place pour boire du vin.»
Il compare cette démarche à celle de McDonald’s, qui s’est mis à vendre du café pour grignoter des parts de marché aux Tim Hortons et autres établissements spécialisés.
Permis
M. Sergakis se dit prêt à contester toute demande de permis de Starbucks devant la Régie des alcools du Québec.
«Au Québec, pour vendre de l’alcool, il faut qu’ils obtiennent un permis de restaurant. Et ça prend de vrais repas. Les brownies, les sandwichs, les plateaux de fromages, ce sont des collations, ce ne sont pas de vrais repas», prévient M. Sergakis.
L’autre option pour Starbucks serait de demander un permis de bar. «Mais ils ne pourraient pas faire entrer les mineurs, donc ce n’est pas avantageux pour eux. Je ne pense pas qu’ils feront ça», analyse M. Sergakis.
L’entreprise Starbucks n’a pas répondu à nos questions.
Ambiance
Sur le terrain, plusieurs patrons de bars rencontrés par
Le Journal se montrent bien moins angoissés que M. Sergakis.
«Je suis convaincu que Starbucks ne remplacera pas les bars. Les gens paient pour l’ambiance», lance Guillaume Maillet, gérant du Baron Samedi, un bar de la rue Masson qui fait face à un Starbucks.
Même son de cloche du côté du gérant du Confessionnal, Philippe Lortie, dont le bar de la rue McGill est à deux pas d’un Starbucks.
«Ils ne vont pas changer de clientèle. Ce sera toujours des étudiants ou des gens qui voudront prendre un verre en écrivant ou en lisant. Mais pour un 5 à 7, on ne va pas dans un Starbucks», résume-t-il.
46 cafés sur l’île de Montréal |
20 000 cafés dans le monde |
1971 Fondé en 1971 à Seattle |
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