Couillard s'attaque lui aussi à Greenpeace
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Après Jean Tremblay, Philippe Couillard s’attaque à son tour à Greenpeace, responsable selon lui de nombreuses pertes d’emplois au Saguenay.
«Le papier, ça ne va pas aussi bien que ça allait. Mais il y a également les actions de Greenpeace», a laissé tomber le premier ministre lors d’une conférence de presse à Saguenay.
M. Couillard croit que l’organisme de défense de l’environnement a un rôle à jouer dans les mises à pied récentes de Papier forestier Résolu. La papetière a annoncé la semaine dernière la fermeture permanente d'une machine à papier à son usine d'Alma, au Lac-Saint-Jean, causant ainsi la perte de 85 emplois. Le dirigeant de l’entreprise, Richard Garneau, a dénoncé à ce moment les «campagnes de désinformation» et les attaques «mal fondées» de Greenpeace, qui lui auraient fait perdre des contrats auprès d’acheteurs américains.
Le premier ministre acquiesce. «Réalisez les impacts de vos actions sur les travailleurs et leurs familles et proposez des solutions. Et la solution, ça ne peut pas être qu’ils se trouvent un autre emploi. Ce n’est pas de même que ça marche dans une région comme la nôtre», a lancé M. Couillard en s’adressant directement aux environnementalistes de Greenpeace.
«Si l’objectif de certains c’est de faire en sorte qu’il n’y a pas d’exploitation forestière de la forêt boréale au Québec, ils peuvent oublier ça. Si l’objectif c’est de protéger le caribou forestier en faisant disparaître des centaines d’emplois, ça n’arrivera pas», a martelé le premier ministre et député de Roberval. M. Couillard joint ainsi sa voix au maire de Saguenay Jean Tremblay, qui a lui aussi dénoncé Greenpeace.
Or, les déboires de Résolu s’expliquent surtout par la perte de sa certification environnementale Forest Stewardship Council (FSC), une norme réputée, ainsi que par l’effondrement du marché du papier, selon un expert consulté par le Journal.
«Dans le cas de la fermeture d’une machine à Alma, ce que Résolu a fait c’est de transférer sa production au Tennessee. C’est très clair que c’est un ajustement de rationalisation. C’est difficile à expliquer et à vendre, c’est beaucoup plus simple de dire que ce sont les méchants de Greenpeace qui attaquent nos clients en leur disant que s’ils achètent des produits chez nous, ils détruisent la forêt boréale», affirme l’économiste forestier Luc Bouthillier, professeur titulaire au département des sciences du bois et de la forêt de l’Université Laval.
M. Bouthillier estime que la meilleure technique pour clouer le bec de Greenpeace serait pour Résolu de récupérer le plus rapidement possible son certificat FSC au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
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