Sauvée par sa livreuse
Inquiète du silence d’une semaine de sa cliente, elle la retrouve dans un état critique
DRUMMONDVILLE | Une dame habituée de commander chaque jour dans le même restaurant a eu la vie sauve lorsqu’une livreuse s’est inquiétée de ne pas recevoir de commandes depuis une semaine.
Après huit jours sans commandes de la part de Thérèse Turcotte, la livreuse du restaurant Chez Horace de Drummondville, Sonia Dionne, s’est inquiétée.
En pleine heure du souper le 15 mars dernier, elle a pris la peine d’aller cogner chez sa cliente, dont la santé ne cessait de décliner.
Inquiète par le silence et l’absence de vie derrière cette porte, la livreuse n’a pas hésité un instant pour interpeller des voisins et pour communiquer avec la police.
Une question de minute
Après avoir fait quelques livraisons, Mme Dionne est retournée sur les lieux, entre deux commandes, où les policiers attendaient l’arrivée du propriétaire pour ouvrir la porte.
Impuissante devant la situation, la livreuse a pressé les agents d’entrer sans attendre. «Je suis intervenue avec conviction», dit celle que l’on surnomme mère Teresa.
Lorsque les policiers ont ouvert la porte, Mme Turcotte était en insuffisance respiratoire. Les ambulanciers ont aussitôt été contactés.
«C’était une question de minute avant qu’elle ne décède!», rapporte la livreuse. Depuis le 15 mars, la dame est hospitalisée, mais prend du mieux.
«On m’appelle la miraculée», a simplement dit celle qui doit la vie à sa livreuse de restaurant.
«C’était une question de minute avant qu’elle ne décède»– La livreuse Sonia Dionne
Des cadeaux
À Noël, Sonia Dionne avait convaincu ses collègues et patrons d’offrir une carte de souhaits, un chèque-cadeau de 50 $ et son gâteau aux carottes préféré à Mme Turcotte, qui est une des meilleures clientes du restaurant.
«Cette madame souffrait de solitude. Je l’avais prise sous mon aile», a-t-elle dit.
Son instinct a sauvé d’autres vies
Mme Dionne a souvent eu raison d’écouter sa «petite voix» intérieure. Elle raconte notamment comment elle a sauvé son beau-père, il y a trois ans, d’une mort subite.
L’homme sortait d’un SPA, alors qu’il faisait 30 degrés Celcius à l’extérieur. «Il a fait un petit saut et il est tombé sans connaissance», relate celle qui a prodigué les techniques de massages cardiaques et de respiration, en attendant les secours d’urgence.
Inscrite à une formation de préposée aux bénéficiaires, elle avait emmené, par instinct, son masque de réanimation dans sa voiture, au cas où...
«À l’Institut cardiologique de Montréal, ils ont dit que c’était vraiment un miracle», dit-elle.