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«J’espérais ne pas mourir là», confie l'étudiante

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Atteinte en plein visage par le projectile d’un fusil à poudre irritante, la jeune manifestante Naomie Tremblay-Trudeau a eu peur de mourir.

«Lorsque j’ai vu le projectile, je me suis demandé si j’allais encore être capable de respirer. J’espérais ne pas mourir là. J’ai eu de l’aide pour me déplacer. Ç’a été de la peur, beaucoup de peur», a relaté l’étudiante de 18 ans, en entrevue au Journal. La jeune fille compte porter plainte et poursuivre l’agent de police, avec l’appui de ses parents.

D’ailleurs, un porte-parole policier a confirmé que c’est bien le corps et non la tête qui doit être visé.

Jeudi, elle s’est retrouvée au cœur d’une manifestation contre l’austérité où les manifestants se sont approchés du périmètre formé par l’antiémeute. Les esprits se sont échauffés et un policier a appuyé sur la gâchette de son Muzzle blast powder Dispersion de 37 mm. Le projectile a atteint le visage de Naomie qui se trouvait à un mètre de l’arme.

Au lendemain de la confrontation qui s’est terminée dans la violence, la jeune fille exposait un visage tuméfié, enflé et brûlé.

«Je suis fatiguée, fâchée et triste. Chaque fois que je regarde la vidéo, c’est l’horreur», mentionne-t-elle, avec énormément de difficulté à parler.«Ça m’a fait mal et ça brûlait», dit-elle, affirmant que la grenade aurait facilement pu toucher son œil.

Provocation

En refusant de donner l’itinéraire des manifestations et en défiant l’autorité, Naomie admet qu’il y a une sorte de provocation et des risques de débordement, mais elle maintient que les citoyens devraient avoir le droit de manifester sans itinéraire.

«Oui, une certaine provocation. Mais, on manifeste aussi contre cette loi qui est absurde et qui brime nos libertés, a-t-elle signalé. Les policiers devaient être là pour escorter et s’assurer qu’il n’y ait pas de violence, s’assurer qu’il n’y ait pas de bris et intervenir en cas. Mais là, ils imposent de la violence».

Fière

Naomie promet d’être plus prudente la prochaine fois, mais l’incident a nourri ses convictions et elle compte bien continuer à exprimer ses idéaux. «Je vais me battre jusqu’au bout», jure-t-elle.

Une action encouragée par sa mère, Catherine Tremblay, fonctionnaire au ministère de la Sécurité publique, qui a aussi marché dans les rues lorsqu’elle était plus jeune.

«Maman va être là tout le long. On va la soutenir. Je suis très fière de ses convictions», dit-elle.

 

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