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Boston : Tsarnaev mérite la peine de mort, insistent les procureurs

Dzhokhar Tsarnaev
Dzhokhar Tsarnaev AFP


L’auteur des attentats de Boston Djokhar Tsarnaev mérite la peine de mort, ont insisté mardi les procureurs à l’ouverture de la deuxième partie de son procès.

«Pourquoi la peine de mort est-elle appropriée? Parce que Djokhar Tsarnaev avait comploté et planifié pour tuer», et «en raison de sa personnalité», a déclaré la procureure Nadine Pellegrini dans sa première déclaration, rappelant les trois personnes tuées durant les attentats de 2013, le policier abattu trois jours plus tard, et les 17 survivants amputés.

«Insupportable, indescriptible, inexcusable, insensé», a-t-elle dit, soulignant par ailleurs que Tsarnaev, 21 ans, n’avait montré aucun remords.

Dans la salle d’audience comble, au tribunal fédéral de Boston (nord-est des États-Unis) les jurés ont pu voir une immense photo de la foule massée derrière des barrières métalliques sur le parcours du marathon. S’y trouvait la plus jeune des victimes, Martin Richard, 8 ans. Djokhar Tsarnaev était visible juste derrière.

«Il croyait au terrorisme, et partageait ses croyances avec son frère» a ajouté Mme Pellegrini, rejetant l’idée que Djokhar Tsarnaev ait été sous l’emprise de son frère aîné Tamerlan, comme l’affirme la défense.

Celle-ci n’a fait aucune déclaration d’ouverture, préférant la réserver pour la semaine prochaine, quand elle présentera ses témoins.

Une double amputée, Celeste Corcoran, a été ensuite la première à témoigner pour l’accusation, rappelant la belle journée qu’était le marathon, jusqu’au carnage, et ses épouvantables souffrances après l’explosion.

Cette deuxième phase du procès est destinée à déterminer la sentence de Djokhar Tsarnaev, ex-étudiant, musulman d’origine tchétchène, qui avait fait exploser avec son frère deux bombes artisanales près de la ligne d’arrivée du marathon le 15 avril 2013, faisait 3 morts et 264 blessés.

Elle intervient au lendemain de l’édition 2012 de la course qui a rassemblé, sans incident, quelque 30 000 participants.

Les 12 jurés devront choisir entre exécution ou réclusion à perpétuité, les seules options possibles. L’unanimité est requise pour imposer la peine capitale.

Tsarnaev, en veste noire sur tee-shirt gris, pâle et maigre, était assis entre ses deux avocates, impassible comme à son habitude.

À l’extérieur du tribunal, une quinzaine de manifestants arboraient des panneaux contre la peine capitale.

«Pourquoi tuons-nous des gens qui tuent des gens pour monter que tuer n’est pas bien?», pouvait-on lire sur un des panneaux.

Le 8 avril, les mêmes 12 jurés avaient reconnu Tsarnaev coupable des 30 chefs d’accusation retenus contre lui, dont 17 passibles de la peine de mort.

Outre le carnage du marathon, il a été aussi reconnu coupable du meurtre d’un policier dans sa fuite avec son frère Tamerlan trois jours après les attentats. Tamerlan avait été tué peu après dans une confrontation armée avec le police.

L’une des avocates de Tsarnaev, Judy Clarke, est l’une des meilleures spécialistes de la peine capitale aux États-Unis. Elle l’a évitée à plusieurs clients célèbres, dont l’auteur de l’attentat des Jeux d’Atlanta en 1996, Eric Rudoplh.

Durant la première phase du procès, vu la multitude de pièces à conviction, elle avait reconnu la culpabilité de Tsarnaev. Mais elle avait demandé aux jurés de garder l’esprit ouvert pour cette deuxième partie du procès, où elle entend prouver qu’il était sous la coupe de son frère auto-radicalisé, et n’avait fait que le suivre.

Cette deuxième partie du procès devrait durer de trois à quatre semaines.

Pour l’accusation, il s’agit de convaincre que la peine de mort est justifiée en raison de facteurs «aggravants», comme le choix du lieu, la préméditation, la vulnérabilité de certaines victimes, la cruauté des attentats.

La défense devrait chercher à humaniser Tsarnaev, racontant son enfance déracinée, sa famille dysfonctionnelle, et l’influence de son frère.

Si un seul juré a des doutes, ou reconnaît des circonstances atténuantes à Tsarnaev, le verdict sera la réclusion à perpétuité.

Djokhar Tsarnaev avait expliqué les attentats de Boston par sa volonté de venger les morts de musulmans par les Etats-Unis en Irak ou Afghanistan. Les deux frères avaient agi seuls, apprenant à fabriquer leurs bombes sur internet, à partir du magazine en anglais d’Al-Qaïda «Inspire», selon les procureurs.







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