Hamza Babou, le «bon garçon»
C’est sa maman qui l’a dit hier au juge Denis Laberge de la cour municipale de Montréal. «Un très bon garçon, très généreux de sa personne. Je suis fière de mon fils», a-t-elle précisé.
Ce dernier, un des chefs des anarchos-voyous qui ont fait le grabuge que l’on sait à l’UQAM a donc été emprisonné et devra le rester jusqu’au 29 avril, date où il recevra son jugement.
Sa mère l’a bien élevé, dit-elle. Que se serait-il passé si cet agitateur dont l’agressivité a été remarquée par les agents de sécurité alors qu’il vidait les salles de cours des étudiants qui refusaient de boycotter leurs cours, en fait les trois quarts de l’UQAM, avait été mal élevé?
Sa jovialité et son assurance dès le début de sa comparution ont fait place à un stress lorsqu’il a compris qu’il allait en prison. «Je suis terrorisé», a-t-il déclaré. Un peu plus, et il criait, «Maman, viens me délivrer des méchants!»
L’étudiant en sociologie qui est passé directement à l’UQAM sans avoir fréquenté le cégep s’était retiré de ses cours au début du semestre pour faire la lutte au nom de l’anarchie dont il se réclame. C’est donc un de ces casseurs qui rêvent de faire sauter le système, qui se moque de l’État de droit et de ses injonctions, et qui croit que notre démocratie molle est à liquéfier.
À l’évidence et dans la foulée de l’hommage que lui a rendu sa maman, l’on comprend que l’homme vit dans un monde où on le porte aux nues, où on l’encense et où on l’encourage à mener à nos frais un combat contre nos institutions.
Sans doute Hamza Babou contestera-t-il devant nos tribunaux cette décision du juge Laberge. Maman et tous ses amis, étudiants, professeurs, journalistes, politiciens de la marge et autres individus en «istes» feront donc une levée de fonds pour aider le «très bon garçon». Celui qui jouait à faire peur au monde en empêchant la tenue des cours, en attaquant physiquement les gardes de sécurité et en menaçant ses «ennemis» idéologiques, en clair les étudiants et professeurs qui refusaient de se soumettre à ses ordres, dort en prison pour quelques nuits. Des nuits où dans le noir, seul, il a peur de son ombre. Ça n’est, après tout, qu’un petit bon garçon à sa maman. Ses disciples de l’UQAM ne sont plus là pour l’idolâtrer.
Snif... Snif...