Poëti et Barrette condescendants envers les femmes, selon Martine Ouellet
L'aspirante chef péquiste Martine Ouellet accuse deux ministres du gouvernement - Gaétan Barrette et Robert Poëti - d'avoir une attitude condescendante envers les femmes.
Plus encore, la députée de Vachon reproche à la présidence de l'Assemblée nationale de tolérer «ce dérapage» sexiste.
«Je vous dirais que c'est une attitude généralisée d'arrogance, de condescendance, mais je dirais que c'est pire lorsqu'ils s'adressent à des femmes et je pense que ce n'est pas acceptable», a-t-elle déclaré mardi. Le gouvernement libéral est un «boys club», selon Martine Ouellet.
Elle demande au président Jacques Chagnon de s'assurer que le respect règne dans l'enceinte du Parlement. Elle souhaite «qu'il n'y ait pas de différenciation de traitement dépendamment à qui les ministres s'adressent».
Réplique
Des allégations non fondées, si on en croit les ministres concernés. «Je réponds aux questions qu'on me pose, et c'est sans égard au sexe de la personne qui pose des questions», a réagi le ministre de la Santé, Gaétan Barrette.
Selon lui, on manque visiblement «d'idées» au Parti québécois pour lancer de telles accusations.
Son collègue des Transports, Robert Poëti, met au défi Martine Ouellet de lui donner «un seul exemple» de propos condescendants ou sexistes tenus à l'Assemblée nationale. Il ajoute que la péquiste n'a pas de leçon à donner sur la façon de se comporter dans la joute politique.
Cette sortie de la candidate à la chefferie du PQ coïncide avec la publication d'une lettre du Conseil du statut de la femme, qui déplore le peu d'influence qu'ont les femmes au sein du gouvernement de Philippe Couillard.
Le Conseil des ministres compte seulement un tiers de femmes. «Une compilation réalisée à partir du budget de dépenses 2015-2016, déposé le 26 mars 2015, démontre que les ministres femmes ne gèrent que 9 % du budget du Québec, a déploré la présidente du Conseil, Julie Miville-Dechêne. Il y a longtemps que les femmes ont détenu si peu d’influence au sein d’un gouvernement québécois.»
Un constat que réfute la ministre libérale responsable de la Condition féminine, Stéphanie Vallée. «La voix des femmes, elle est entendue, elle est entendue sur la colline parlementaire, la voix des femmes, qu'elle soit dans l'opposition, qu'elle soit au Conseil des ministres, qu'elle soit partout, elle est entendue», a-t-elle assuré mardi.
Un grain de sel
La ministre Vallée rejette également du revers de la main les accusations de la péquiste Martine Ouellet et défend ses collègues.
«On est une belle équipe, je pense que Mme Ouellet pousse un petit peu loin. Il y a un grand respect de la part de mes collègues de part et d'autres pour les femmes, pour la place des femmes et je pense qu'il faut prendre le commentaire de Mme Ouellet avec un grain de sel».