Bye bye foodies, bonjour cuisinomanes
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Plusieurs chefs ont éclaté de rire en apprenant vendredi que le terme «cuisinomane» devrait dorénavant remplacer foodie, selon l’Office québécois de la langue française.
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«Déjà que le mot foodie me tapait sur les nerfs, on n’est pas sortis du bois», s’exclame Robert James Penny, alias Bob le chef, qui ne peut s’empêcher de trouver cette innovation linguistique «hilarante».
L’Office québécois de la langue française (OQLF) a récemment introduit une fiche dans son dictionnaire terminologique qui déconseille d’utiliser le mot foodie au profit des termes cuisinomane ou amateur de cuisine.
Malaise
«On a surveillé les demandes sur nos outils de recherche en ligne. Il y avait beaucoup de demandes pour foodie et on n’avait pas de fiche», explique Jean-Pierre Leblanc de l’OQLF.
Mais pour le chef Danny St Pierre, il s’agit tout simplement de «coquetterie pas nécessaire», car l’utilisation du terme foodie dépasse largement les frontières du Québec. «Je trouve ça “malaisant”. Ça ne sera jamais utilisé», dit-il.
«C’est horrible», a de son côté lâché Geneviève Everell, chef propriétaire de Sushi à la maison. Pour elle, le mot cuisinomane ne traduit pasle côté curieux et épicurien qui est associé aux foodies.
Sur les réseaux sociaux, les moqueries n’ont d'ailleurs pas tardé à fuser. «Cuisinomane, ça donne l’impression qu’une cuisine va être assassinée», a publié l’internaute derrière le compte @VasTuFinir.
Mélomane
Certains chefs se sont toutefois portés à la défense du nouveau terme. «Moi j’aime bien. Je le trouve plus explicite que foodie», s’est enthousiasmé Jonathan Garnier, propriétaire de la Guilde Culinaire.Pour lui, le terme rappelle celui de mélomane, qui désigne les passionnés de musique.
«Jusqu’ici, cuisinomane est probablement l’expression la plus adéquate pour décrire le foodie, affirme Caroline Décoste, rédactrice en chef pour la plateforme Foudesfoodies.com.
«Mais nous ne deviendrons pas “Fou des cuisinomanes”», assure-t-elle.
L’OQLF précise d’ailleurs qu’il s’agit d’une suggestion, et non d’une obligation. «On surveille ensuite l’usage. Si on voit que les gens ne s’en servent pas, on peut réajuster le tir», explique M. Leblanc.
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