/entertainment/movies
Navigation

Une adaptation de trop

Une adaptation de trop
photo courtoisie

Coup d'oeil sur cet article

Le roman de Thomas Hardy (Far from the Madding Crowd), qui date de 1874, fait l’objet d’une autre adaptation cinématographique, cette fois-ci avec Carey Mulligan, Matthias Schoenaerts, Michael Sheen et Juno Temple.

Loin de la foule déchaînée a été porté plusieurs fois au cinéma. La version la plus connue date de 1967, a été réalisée par John Schlesinger et mettait en vedette Julie Christie dans le rôle de Bathsheba Everdene, sorte de féministe avant l’heure.

Bathsheba Everdene (Carey Mulligan) est une orpheline qui vit sur une ferme avec sa tante. Son voisin, Gabriel Oak (Matthias Schoenaerts) est un éleveur de moutons qui demande sa main après avoir discuté avec elle cinq minutes (nous sommes au XIXe siècle, ne l’oubliez pas). Mais pas question pour la jeune femme d’appartenir à un homme (ce sont ses mots), elle est déterminée à mener sa vie comme elle l’entend. Par un coup du sort, Gabriel perd son troupeau, tandis que Bathsheba, elle, hérite de l’exploitation de son oncle. Les deux voisins vivent désormais séparés par leur rang social (toujours ce XIXe siècle).

La jeune héritière doit se frayer un chemin dans un monde d’hommes (la scène au marché du grain rend d’ailleurs bien compte de ce combat ardu) et elle embauche Gabriel pour s’occuper de ses moutons. Parallèlement, son nouveau voisin, William Boldwood (Michael Sheen) – un vieux garçon immensément riche qui tombe amoureux d’elle au premier regard – lui tape dans l’œil. Mais c’est sans compter le sergent Troy (Tom Sturridge). Ce troisième homme – dont Fanny (Juno Temple), sa fiancée, s’est trompée d’église le jour de leur mariage – est brutal, inconséquent, mais il lui plaît. Du coup, Bathsheba renonce à son indépendance et l’épouse... mais s’aperçoit bien vite de son erreur.

Pas d’empathie

Il y a beaucoup de choses qui clochent dans cette version de Loin de la foule déchaînée, réalisée par Thomas Vinterberg (La chasse) d’après un scénario de David Nicholls (Les grandes espérances ainsi que la série télévisée Tess). La beauté des paysages et des décors ne parvient pas à faire oublier ces lacunes. L’intrigue semble parfois ridicule (le fameux destin qui s’acharne, tour à tour, sur tous les personnages), sentiment accentué par le fait que le cinéaste a coupé des scènes au montage final. Résultat, on a l’impression de passer du coq à l’âne sans disposer de toutes les motivations des personnages, on est ainsi réduit à déduire, par exemple, que c’est par pure sensualité que Bathsheba accepte de se marier avec Troy ou que Fanny est morte en couches.

Le personnage de Bathsheba ne génère pas, non plus, beaucoup d’empathie. Impossible de s’identifier à cette jeune femme qui refuse tous les prétendants sérieux pour accepter le pire. Pas plus qu’on ne compatit à son malheur, qu’elle a elle-même généré. Le jeu des acteurs demeure néanmoins suffisamment bon pour qu’on regarde Loin de la foule déchaînée sans s’ennuyer, mais je ne suis pas convaincue de son attrait en salle.

 
Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.