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La Prison et la Place des Patriotes Au Pied-du-Courant

Vers 1926



 

Avant Après
photo Archives de la Ville de Montréal VM98-Y_1P027
Photo Le Journal de Montréal, Ben Pelosse

Emprisonnés Au Pied-du-Courant : les Patriotes

 

photo Archives de la Ville de Montréal VM98-Y_1P027

Demain, le lundi 18 mai, le Québec célébrera la Journée nationale des patriotes, dont plusieurs ont été emprisonnés à la prison Au Pied-du-Courant. Inachevée et possédant 225 cellules, la prison renfermait plus d’un millier de Patriotes en 1837-38, s’entassant à quatre dans des cellules conçues pour une personne. Les mois d’hiver se passèrent dans le froid et la faim, un prisonnier n’ayant droit qu’à une livre et demie de pain noir et deux litres d’eau par jour. Émilie Gamelin, fondatrice des Sœurs de la Providence, surnommée «l’ange des prisonniers politiques», appor­tait aux détenus de la soupe et des nouvelles de leurs proches pendant leur emprisonnement. Destinée à remplacer celle de la place Vauquelin, la prison Au Pied-du-Courant a été construite entre 1831 et 1840 par les architectes George Blaiklock et John Wells dans un style novateur pour l’époque. Elle fut à son tour remplacée par la prison de Bordeaux en 1912. Lorsque la photographie a été prise, dans les années 1920, la Commission des liqueurs (l’ancêtre de la SAQ) venait d’y aménager son siège social. Elle y est toujours aujourd’hui.

À la mémoire des Patriotes

 

photo Archives de la Ville de Montréal VM98-Y_1P027

Le 24 juin 1926, on inaugura à l’angle des rues Notre-Dame et De Lorimier un monument du sculpteur Alfred Laliberté à la mémoire des 12Patriotes pendus au-dessus de la porte principale de la prison Au Pied-du-Courant en 1839. Sur un piédestal en pierre grise, on voyait la statue d’un ange à genoux levant sa main vers le ciel. Fers aux poignets, l’ange symbolisait la Liberté aux ailes brisées. «Je meurs sans remords. Je ne désirais que le bien de mon pays dans l’insurrection et l’indépendance», écrivait François-Marie-Thomas Chevalier de Lorimier dans son testament politique quelques heures avant son exécution. Ses lettres, gardées précieusement aux Archives de la Ville de Montréal, ont inspiré le film bien connu du cinéaste Pierre Falardeau, 15 février 1839. La prison Au Pied-du-Courant demeure un lieu mémoriel important pour tous les Québécois. En 1970, la Ville envisagea de la détruire pour aménager le tronçon est de l’autoroute Ville-Marie sur la rue Notre-Dame. À la suite des pressions des Montréalais, le projet ne verra jamais le jour. Le bâtiment a été classé «site historique» en 1978 et depuis 2003 on y trouve un centre d’interprétation à la mémoire des Patriotes.

Ces châteaux d’eau disparus

 

photo Archives de la Ville de Montréal VM98-Y_1P027

Rares sont les châteaux d’eau de ce type toujours visibles à Montréal. Bien souvent, comme celui que l’on voit sur cette photo, le château d’eau est un repère visuel indiquant le bâtiment qu’il surplombe, ici Au Pied-du-Courant. Si l’utilité des châteaux d’eau se réduit à cela aujourd’hui, à l’époque où ils ont été construits, ils étaient essentiels aux usages quotidiens. C’est au 19e siècle que furent érigés la plupart de ces réservoirs d’eau en hauteur, car, à l’époque, l’eau courante n’était nullement une commodité acquise. Ce château fournissait sans doute l’eau potable aux prisonniers par gravitation. Avec l’arrivée de l’industrialisation, les usines et les compagnies ferroviaires les utilisèrent pour conserver l’eau afin d’alimenter les machines et les locomotives à vapeur. Leur présence était probablement cruciale pour éteindre un éventuel incendie. Au 20e siècle, l’amélioration du service d’aqueduc poussa à la désuétude ces structures en hauteur. Néanmoins, il est toujours possible d’en voir quelques-unes surplomber les toitures montréalaises. Le plus connu est sans doute le château d’eau en forme de pinte de lait géante de la laiterie Guaranteed Pure Milk, qui a été restauré en 2009.







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