Le projet Royalmount comprendra un centre aquatique, un cinéparc extérieur et 8000 places de stationnement

Le nouveau mégacomplexe commercial à l’angle des autoroutes Décarie et Métropolitaine sera encore plus gros que le Quartier Dix30, sur la Rive-Sud. Mais le promoteur assure qu’il tentera par tous les moyens de réduire les impacts sur la circulation dans un secteur où c’est déjà l’enfer.

Le nouveau centre Royalmount devrait compter 4 M de pieds carrés, selon le promoteur Carbonleo, soit 1 M de pieds carrés de plus qu’un autre de ses projets, le Dix30. On prévoit y installer commerces, bureaux, un parc aquatique ainsi que des salles de cinéma et spectacle, ce qui inquiète énormément plusieurs commerçants montréalais (voir autre texte).

«Notre vision est de créer un centre de divertissement où les gens viennent socialiser, et en même temps se divertir dans les salles de spectacle, viennent au restaurant et font du magasinage», a expliqué le vice-président de Carbonleo, Claude Marcotte.

L’entreprise espère lancer la construction du projet en 2017 pour finalement l’inaugurer en 2021.

Le président de Carbonleo, Andrew Lutfy, admet toutefois que l’entreprise n’a toujours pas reçu de financement pour le complexe dont le coût est estimé à 1.7 G$. Il n’y a pas d’ententes signées avec des bannières ou promoteurs de spectacles non plus.

Circulation

M. Marcotte avoue que la congestion sera un enjeu important pour le centre, qui sera construit dans un secteur où transitent près de 300 000 véhicules par jour.

Pour estomper l’impact des 30 000 voitures attendues quotidiennement, Carbonleo ajoutera une voie au chemin de la Côte-de-Liesse à ses frais pour faciliter l’accès au Royalmount.

Afin d’encourager l’utilisation du transport collectif, le promoteur propose également de construire une passerelle piétonne qui enjamberait l’autoroute Décarie à partir du métro De la Savane.

Sans dévoiler de montant précis, M. Marcotte indique que les investissements publics seront «marginaux».

Selon une étude réalisée par WSP pour l’entreprise, le projet ajouterait 5 % d’automobiles à la circulation sur les autoroutes 15 et 40.

«La différence avec le Dix30 est que la desserte d’autobus et de métro n’est pas pire, alors on pense que les gens qui viennent pour travailler ne seront pas dépendants de leurs chars et favoriseront le transport collectif», a expliqué Vincent Ermatinger, vice-président adjoint chez WSP.

Plusieurs commerçants croient que l’arrivée du Royalmount va toucher durement l’industrie du détail montréalais, qui en arrache déjà depuis plusieurs années.

«On n’a pas besoin de plus d’espaces commerciaux, d’espaces de bureaux et de salles de spectacles à Montréal. Pourtant, ce sont les trois choses qu’ils veulent construire. Un peu tout le monde va souffrir si le projet se développe», a lancé le directeur général de Destination Centre-Ville, André Poulin.

«Ils peuvent dire ce qu’ils veulent, le Royalmount reste un grand centre d’achat dans une ville où le commerce au détail est déjà saturé. Ça va faire mal», a martelé Mike Parente, DG de la Société de développement commercial Plaza Saint-Hubert.

Pour sa part, le promoteur derrière le Royalmount et le Dix30 s’est défendu en soulignant qu’on espère attirer les Montréalais qui se dirigent vers les centres commerciaux de Laval ou de la Rive-Sud.

«On va cannibaliser une partie de nos ventes à Brossard, on est conscients de ça. Par contre, notre offre est complémentaire à la rue commerciale traditionnelle», a expliqué le vice-président de Carbonleo, Claude Marcotte.

«Notre but n’est pas de déplacer des commerçants. Ce projet est très différent de tout ce qui se retrouve à Montréal», a rajouté Andrew Lutfy, président de l’entreprise.