Il y a 10 ans: Nathalie Simard brisait le silence lors d'une entrevue qui a marqué le Québec
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Le 26 mai 2005, les Québécois étaient rivés devant leur télévision. Pour la première fois, Nathalie Simard levait le voile sur les sévices subis aux mains de son impresario, Guy Cloutier. Son entrevue avec Paul Arcand, sur les ondes de TVA, a marqué l’histoire.
«La première fois, je ne voulais pas. Je pleurais en silence.» C’était il y a 10 ans: 2,5 millions de personnes étaient rivées devant leur télévision pour écouter Nathalie Simard raconter sa triste histoire à Paul Arcand.
Quelques jours plus tôt, elle avait fait lever l’ordonnance de non-publication de son nom, révélant ce que plusieurs soupçonnaient déjà.
«Il faut briser le silence car le silence donne une protection extraordinaire à ces pédophiles qui nous entourent. Je veux dire aux victimes d’avoir confiance en la justice», avait-elle expliqué à Paul Arcand au sujet de ses motivations à parler publiquement de son drame.
Jusqu’à la levée de cette ordonnance, son identité ne pouvait être révélée par les médias puisqu’elle était mineure au moment des faits.
Sans filtre
Durant une heure, elle a répondu à toutes les questions de Paul Arcand.
«Entre 11 et 18 ans, il m’agressait au moins trois fois par semaine», a-t-elle révélé.
Le public a également pris la mesure du contrôle qu’exerçait Guy Cloutier sur sa victime.
Il contrôlait tous les aspects de sa vie: sa carrière, ses finances, sa sexualité et ses amours.
«Il m’avait dit que si je parlais, j’allais briser des vies; donc, dès la première agression, j’étais habitée par la culpabilité», a-t-elle raconté.
Boule de neige
La diffusion de cette entrevue a fait boule de neige dans les centres d’aide aux victimes d’agressions sexuelles.
Dans les jours qui ont suivi, les appels ont triplé dans certains centres.
Nathalie Simard a ensuite publié un livre intitulé Briser le silence. Celui-ci s’est écoulé à 300 000 exemplaires.
Rappelons que l’année précédente, Guy Cloutier avait été condamné à trois ans et demi de prison après s’être reconnu coupable d’agression sexuelle sur deux enfants. L’identité de la seconde victime n’a jamais été révélée.