Les femmes souffrent davantage de dépression
RIMOUSKI | Le casse-tête quotidien de la conciliation travail-famille touche plus durement les femmes, ce qui explique qu’elles souffrent davantage de dépression, selon une étude québécoise réalisée sur le sujet.
Dans le cadre de son doctorat en sociologie à l’Université de Montréal, Jaunathan Bilodeau a voulu comprendre pourquoi les femmes souffrent davantage de dépression que les hommes. Au Canada, 16 % des femmes en sont atteintes comparativement à 11 % des hommes.
Des analyses réalisées à partir de données recueillies auprès de 1935 travailleurs répartis dans 63 établissements au Québec lui ont permis d’établir que les femmes vivent davantage de conflits travail-famille que les hommes. Et ces tiraillements entre le boulot et les gamins mènent à plus de symptômes dépressifs, indique M. Bilodeau.
Pourtant, on ne peut pas aller jusqu’à affirmer que les femmes en font plus à la maison, puisque le temps consacré aux tâches ménagères ou à prendre soin d’un membre de la famille est semblable, selon les données recueillies. Le nombre d’heures travaillées est par ailleurs moins élevé chez les femmes que chez les hommes.
Mais les femmes sont tout de même plus nombreuses à déclarer avoir de la difficulté à jongler avec le travail et la famille au quotidien. Elles semblent davantage tiraillées par leur absence en soirée à cause d’une réunion, par exemple. «Peut-être que les femmes sont plus sensibles à ce phénomène-là», avance prudemment M. Bilodeau.
Plus vulnérables
Les femmes seraient par ailleurs plus vulnérables à certains aspects de la vie au boulot, comme le fait de travailler sous pression, de répondre à des échéanciers serrés ou encore de devoir rester longtemps concentrées.
Cette «demande psychologique» est plus «dommageable» pour les femmes que pour les hommes, toujours selon les données recueillies, indique M. Bilodeau. Une autre piste qui permet d’expliquer pourquoi la dépression se conjugue davantage au féminin.