Une vie au service du Québec
Issu d’une famille aisée, Jacques Parizeau aurait pu devenir un homme d’affaires prospère. Il a plutôt choisi de servir le Québec.
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Jacques Parizeau aura beaucoup donné au Québec. Intellectuel de haut niveau, il fut non seulement le premier Québécois, mais également le premier Canadien à recevoir un doctorat en économie de la prestigieuse London School of Economics. Issu d’une famille aisée, il aurait pu devenir un homme d’affaires prospère.
Il a plutôt choisi de servir le Québec.
Un Grand Commis de l’État
Il fut l’un des artisans de la Révolution tranquille avec «l’équipe du tonnerre» de Jean Lesage. Ses réalisations furent nombreuses: création de la SGF, de la Caisse de dépôt, de l’assurance-dépôt, du Régime de rentes du Québec... et j’en passe.
Intellectuel rigoureux, grand commis de l’État, il fut aussi un homme de combat.
Il en fit l’éloquente démonstration lors de la nationalisation de l’hydroélectricité. Le milieu des affaires, alors dominé par les anglophones, s’opposait à la nationalisation. «Saint James Street», comme on appelait la rue Saint-Jacques, refusait de financer l’État du Québec afin qu’il procède à la nationalisation des compagnies d’électricité.
Jacques Parizeau s’est alors tourné vers les milieux financiers new-yorkais. Les Américains ont conclu que le projet du Québec serait une réussite et qu’ils y trouveraient leur intérêt en accordant des prêts au Québec.
Le militant déterminé
C’est en bâtissant le Québec moderne au cours des effervescentes années soixante, celles de la Révolution tranquille, que Jacques Parizeau se rendit compte qu’avec son statut de province, le Québec ne disposait pas de tous les outils pour se développer.
Le grand commis d’État devint alors le militant déterminé qui parcourut le Québec pour rencontrer les Québécois de tous les horizons dans toutes les régions, en participant tant à des conférences qu’à des assemblées de cuisine. L’homme qui avait négocié avec les grands de ce monde vendait maintenant des cartes de membre du PQ avec autant de conviction qu’il mettait à servir les intérêts de l’État du Québec. Il savait parler aussi avec les gens ordinaires.
Monsieur le Ministre
Puis Jacques Parizeau devint le ministre des Finances du gouvernement Lévesque. Il assuma cette tâche avec rigueur et panache. Même ses adversaires étaient éblouis lors de ses discours du budget. Les ministres des Finances des autres provinces ont reconnu maintes fois ses grandes compétences, même s’ils étaient des adversaires.
Il permit alors au Québec de mieux développer son économie, ce qui était pour lui une véritable obsession.
Monsieur le Premier Ministre
Quand Jacques Parizeau devint premier ministre du Québec, il indiqua clairement la voie à suivre: il assumait ces fonctions dans le but très clair de faire du Québec un pays.
Il mit sur pied une large coalition regroupant le Bloc et l’ADQ, ainsi que de nombreuses organisations de la société civile. Il dut alors accepter de faire bon nombre de compromis, mais il les fit afin d’atteindre l’objectif ultime: faire du Québec un pays.
Le référendum fut perdu par peu. Ce fut certes l’échec de sa vie.
Toujours militant
Il ne cessa pas pour autant de militer pour la souveraineté.
C’est ainsi qu’il coprésida les Chantiers de réflexion du Bloc en 2000, lesquels portèrent entre autres sur l’identité québécoise.
Il y participa avec toute la rigueur de l’intellectuel, le réalisme de l’homme d’État et la passion du militant.
Pour tout cela, merci infiniment Monsieur Parizeau.
Brèves
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