Attention aux tiques cet été !
La maladie de Lyme est en forte progression dans la province
La maladie de Lyme provoquée par les piqûres de tiques est en forte progression au Québec depuis quatre ans, et ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle traverse le fleuve Saint-Laurent pour atteindre la Rive-Nord.
Jusqu’en 2010, on recensait au Québec en moyenne huit cas d’infection à la maladie de Lyme chaque année, mais la progression est importante depuis 2011. Pas moins de 71 cas ont été déclarés en 2013 et 66 cas en 2014, en tenant compte uniquement des gens qui ont été piqués au Québec.
La tique peut s’accrocher à n’importe quelle partie du corps pour sucer le sang de sa victime. Elle y plonge la tête et perce la peau. La piqûre est sans douleur, si bien qu’elle passe souvent inaperçue. La tique à pattes noires peut être porteuse de la bactérie borrelia burgdorferi qui cause la maladie de Lyme, autant chez les humains que les animaux. Si elle n’est pas traitée, elle peut causer d’importants problèmes cardiaques et neurologiques.
«Ma vie est sur pause»
Marie-Andrée Soucy, de l’Association québécoise de la maladie de Lyme, en sait quelque chose. Elle s’est fait piquer il y a deux ans et à l’hôpital, «on a ri de moi. On m’a dit qu’il n’y avait pas de tiques ici.» Pourtant, elle a bel et bien contracté la damnée maladie. Elle vit encore, deux ans plus tard, avec une grande fatigue, des troubles d’articulations, des migraines et des problèmes de concentration. «Ma vie est sur pause.»
Près de 1100 personnes et de 3900 animaux ont été piqués par une tique entre 2009 et 2013 au Québec, en se basant sur le nombre de tiques envoyées au Laboratoire de santé publique du Québec pour analyse. Il y a des tiques dans la région de Québec, mais aucune ne s’est encore révélée porteuse de la bactérie borrelia. Pour l’instant, cette bactérie est surtout présente en Montérégie et en Estrie, mais elle progresse.
«Mais on ne pourra pas freiner le réchauffement climatique, donc la progression va se faire rapidement», regrette Mme Soucy. Cette supposition est confirmée par l’équipe de Virginie Millien, de l’Université McGill, qui note que les tiques s’étendent rapidement sur le territoire et que le taux d’infection à la bactérie augmente aussi très vite.
Drummondville
La limite de la bactérie se situe près de Drummondville, bien qu’elle soit un peu floue. Elle n’a jamais été détectée au nord du fleuve. En se basant sur le rythme du réchauffement climatique, l’équipe de Mme Millien prévoit que la bactérie aura atteint l’Abitibi et la Côte-Nord d’ici 35 ans.
Le risque de contracter la maladie de Lyme est plus faible lorsque la tique reste accrochée moins de 24 heures. La maladie se déclare entre 3 et 30 jours après. Le premier symptôme est souvent une rougeur sur la peau à l’endroit de la piqûre. Le ministère de la Santé prépare une campagne d’information pour l’été dans les secteurs du Québec les plus touchés.
- Se trouve surtout dans les herbes hautes et les boisés.
- Porter des vêtements longs.
- En randonnée, rester dans les sentiers.
- Utiliser du chasse-moustiques.
- Entrer le chandail dans les pantalons, et les pantalons dans les bas.
- Bien inspecter les enfants, les animaux, et les équipements après une activité.
- Retirer les tiques le plus rapidement possible.
D’autres insectes qui progressent
Agrile du frêne
C’est un gros insecte vert-métallique qui ravage les frênes. Ses larves creusent des galeries sous l’écorce et nuisent à la circulation de la sève au point de l’asphyxier petit à petit. Il a causé la perte de 75 millions d’arbres au Canada et aux États-Unis depuis 2002. Il est à Montréal depuis 2011 et les experts craignent qu’il ne se retrouve à Québec. Pendant que Montréal combat, Québec tente de prévenir pour ses 13 000 frênes. Des dizaines de pièges seront installés cette semaine, un peu partout dans la ville, pour détecter l’insecte le plus rapidement possible.
«Elles sont là pour rester un moment, c’est un problème planétaire, lance Michel Maheu, biologiste et directeur général de l’entreprise de gestion parasitaire Maheu&Maheu. «On a des cas sur une base régulière et Québec n’y échappe pas.» Il a aussi eu des cas à Rimouski et en Gaspésie.
La première loge sous les dalles, les trottoirs et les fondations de bâtiments, d’où son nom. Elle se balade souvent dans les maisons pour trouver à manger. La seconde est une guêpe solitaire, mais n’est pas particulièrement agressive.
Vers de cœur
Celui-là peut s’attaquer à votre chien. Ses larves microscopiques circulent dans le sang et sont propagées par les moustiques. Un ver adulte peut causer la mort de l’animal. Québec est à la limite de la zone où il vit. Six cas ont été signalés au site spécialisé IDEXX dans la grande région de Québec, contre près de 140 dans la région de Montréal, depuis 2007. Le nombre de cas a doublé au Québec depuis 2010. La vétérinaire Maude Imbeault, du Groupe vétérinaire Frontenac, estime qu’il «faut commencer à faire plus de prévention, à en parler plus».
(Pas de) termites
Les termites font des ravages énormes dans le sud de l’Ontario en croquant les charpentes de bois des immeubles. M. Maheu n’en a pas vu au Québec.
Brèves
Vous désirez réagir à ce texte dans nos pages Opinions?
Écrivez-nous une courte lettre de 100 à 250 mots maximum à l'adresse suivante:
Vous pouvez aussi nous écrire en toute confidentialité si vous avez de l'information supplémentaire. Merci.