Les victimes pourraient ne pas avoir leur argent tout de suite
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SHERBROOKE | Les victimes de la tragédie de Lac-Mégantic devront peut-être attendre avant de recevoir leur argent puisque le Canadien Pacifique refuse de payer et s’oppose à l’entente survenue la semaine dernière.
Les entreprises responsables de la tragédie de Lac-Mégantic ont accepté mardi dernier de verser 431M$ aux familles des victimes, aux gens d’affaires et aux gouvernements qui ont été victimes de l’explosion du train pétrolier de la MMA le 6 juillet 2013, qui a fait 47 morts.
Mais le CP refuse de reconnaître sa responsabilité et de payer.
L’entreprise a présenté une requête hier au palais de justice de Sherbrooke pour invalider l’entente survenue la semaine dernière.
«Pas de gaieté de cœur»
Les avocats du CP, qui est la seule entreprise jugée responsable de la catastrophe à ne pas participer au règlement judiciaire, avouent que «ce n’est pas de gaieté de cœur que nous nous opposons au plan.»
Selon elle, les démarches sont illégitimes et injustes, c’est pourquoi elle refuse de payer.
De plus, le CP estime qu’il n’a rien à se reprocher dans le déraillement et l’explosion du train puisque celui-ci n’était pas conduit par des employés du CP, ne roulait pas sur des voies du CP et que les locomotives, les wagons et la cargaison n’appartenaient pas au CP.
Trop tard
Si le juge de la Cour supérieure, Gaétan Dumas, adhère aux arguments du CP, toutes les entreprises qui participent au versement de 431 M$ ne seraient plus dans l’obligation légale de payer. Les victimes ne seraient donc pas indemnisées à court terme.
Les avocats du recours collectif, qui représentent les victimes, déplorent que le CP ait pris presque deux ans avant de s’opposer à toutes les démarches visant à indemniser les victimes.
«Je crois qu’il est trop tard pour renverser la décision. Cela fait deux ans qu’ils sont impliqués et c’est seulement au cours des dernières semaines qu’ils s’opposent. C’est donc trop tard selon moi», a souligné Me Jeff Orenstein, du Groupe des droits des consommateurs.
Même son de cloche pour Me Patrice Benoît, qui représente les victimes. «Dans nos procédures, on conteste le fait que CP dit que leurs droits sont biffés. Ils le savaient depuis longtemps que leur droit était en jeu», dit-il.
Selon Me Hans Mercier, qui représentait plusieurs familles de victimes, le CP ne s’est pas fait d’amis aujourd’hui et s’expose à des poursuites.
Le juge Gaétan Dumas rendra sa décision demain quant à savoir si le plan est raisonnable et équitable pour tous les créanciers.
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