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Seulement six policiers pour s'occuper des itinérants «problématiques»

alain magloire
Photo d'archives Alain Magloire

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Il n’y a que six policiers qui travaillent au quotidien avec les itinérants jugés «problématiques» sur toute l’île de Montréal.

«Six policiers pour faire ça, c’est très peu», a réagi le coroner Luc Malouin, ce matin, en marge du témoignage d’un agent du Service de police de Montréal à l’enquête publique sur la mort de l’itinérant Alain Magloire.

L’équipe mobile de référence et d’intervention en itinérance (EMRII), mise sur pied en 2009, compte aussi quatre professionnels de la santé qui patrouillent avec les policiers les jours de semaine.

Pas pour tous

Mais EMRII ne peut pas prendre en charge tous les gens sans domicile fixe à Montréal, a témoigné l’agent Laurent Dyke, cofondateur de l’escouade EMRII.

Initialement, cette escouade avait été créée pour diminuer le nombre d’appels faits au 9-1-1 pour les mêmes itinérants dérangeants ou dangereux.

«Je ne peux pas me promener sur Sainte-Catherine pour demander à toutes les personnes en situation d’itinérances si elles ont besoin d’aide, ce n’est pas notre mission», souligne-t-il.

L’agent Dyke estime que EMRII travaille avec environ 160 «clients», alors que les itinérants se comptent par milliers dans la métropole.

Alain Magloire, par exemple, n’était pas un «client d’EMRII». L’homme qui a été abattu par des policiers montréalais devant la gare d’autobus le 3 février 2014 ne rencontrait pas les critères et n’avait pas été référé par les services de première ligne.

Au moment de son décès, Magloire, qui avait des problèmes de santé mentale, était en crise et avait menacé les policiers avec un marteau.

Critères

Pour être suivi par l’escouade EMRII, un itinérant doit être «désaffilié du système» et avoir une problématique – santé mentale, drogue, alcoolisme ou jeu. Le «client» doit également vouloir recevoir de l’aide.

«Ce ne sont pas tous les itinérants à Montréal qui nécessitent et qui voudraient avoir de l’aide, nuance l’agent Dyke. Les refuges font déjà beaucoup de travail de réinsertion.»

Le problème, d’après l’agent Dyke, c’est le travail en silo. Beaucoup de gens aident les itinérants, mais l’information est rarement partagée – parfois pour des raisons de confidentialité du dossier médical – ce qui rend le suivi difficile.

«Donc, si les professionnels de la santé avec qui vous travaillez avaient un portrait global de la personne avec qui ils travaillent, ils pourraient en faire part aux médecins qui les traitent afin de prendre des décisions plus éclairées», a résumé le coroner Malouin.

«C’est sûr qu’on serait capable d’avoir des meilleurs soins pour eux», a répondu Laurent Dyke.

Le coroner Luc Malouin continuera d’entendre les recommandations d’intervenants des milieux policiers, de l’éducation et de la santé toute la semaine, au palais de justice de Montréal.

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