Jazz d'ici en grande formation
Coup d'oeil sur cet article
En cette veille de la St-Jean et du Festival international de jazz qui ouvrira ses portes vendredi, soulignons deux fois plutôt le travail de nos musiciens. Des grands orchestres qui furent l’apanage de la note bleue, ils n’en restent pas beaucoup, parce que la situation financière est très exigeante.
Avec beaucoup de moins de subventions que l’Orchestre National de Jazz (France) qui n’est plus l’ombre que de lui-même, l’Orchestre National de Jazz de Montréal conçoit beaucoup avec très peu. Grâce à des bénévoles et l’infatigable travail de son président Jacques Laurin et des musiciens, ne l’oublions pas, voici une première mouture qu’il nous faut saluer.
Plus près de la sonorité Gil Evans que du roboratif trio Basie/Ellington/Kenton, cette machine à swing proprement « huilée » (parfois trop) explore l’univers des compositeurs et compositrices. Dans le cas présent et sous la direction de Christine Jensen avec comme invité, la trompettiste Ingrid Jensen et pour la composition, la pianiste Marianne Trudel, entrez chers amis dans La forêt de ma mémoire.
Ici, nous ne parlons pas du jazz qui fait taper du pied, mais bien de courtepointes. Comme un artisan horloger, Marianne Trudel, la pianiste, la chef d’orchestre, les musiciens de haut calibre ainsi que la trompettiste invitée travaille les motifs et le langage orchestral. Jamais pompeux dans son essence, une chance, l’ONJM est une formation au service de la musique qui dépasse souvent le cadre du jazz. Au fil des plages, vous croiserez des esquisses de Stravinsky, les nuances et textures d’un Jimmy Giuffre, la complexité d’une Carla Bley et certainement, quelques pans de l’univers du regretté contrebassiste Charlie Haden avec son Liberation Orchrestra. En sept esquisses, Marianne Trudel s’est faite poète pour votre plus grand bien.
À voir et entendre
Le 1er juillet en extérieur au Festival international de jazz de Montréal
8 aout : Au centre d’arts d’Orford dans le cadre du Festival d’Orford.