Porter est bel et bien mort, confirme l'UPAC
Les enquêteurs de l’UPAC ont pu identifier le corps du médecin accusé de fraude
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L’UPAC a mis fin à un suspense d'une semaine digne d’un film d’espionnage mardi en confirmant que le Dr Arthur Porter est bel et bien décédé.
Les enquêteurs de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) envoyés au Panama pour s’assurer de la mort du controversé médecin ont en effet pu authentifier son corps.
«L’identification visuelle du corps d’Arthur Porter s’est avérée suffisante pour nous assurer formellement de son décès», a déclaré par voie de communiqué Robert Lafrenière, commissaire à la lutte contre la corruption.
Les doutes maintenant balayés, le rapatriement du corps au Canada n’est plus envisagé par l’UPAC.
Les enquêteurs ont tout de même prélevé les empreintes digitales du défunt et recueilli des échantillons d’ADN qui pourront servir à faire des tests scientifiques afin «d’éliminer tout doute éventuel».
Saga
Arthur Porter, ancien directeur du Centre universitaire de santé McGill (CUSM), est considéré comme l’un des grands cerveaux présumés de l’une des plus importantes fraudes de l’histoire du Canada.
Décédé à 59 ans des suites d’un cancer le 30 juin dernier au Panama, c’est son biographe Jeff Todd qui a annoncé la nouvelle de sa mort sur Twitter.
L’impossibilité de confirmer de source sûre et hors de tout doute le décès du célèbre docteur a toutefois alimenté les rumeurs. Le médecin qui avait signé le certificat de décès avait d’ailleurs reconnu ne pas avoir vu lui-même la dépouille.
L’UPAC et la Gendarmie royale ont donc décidé de se rendre sur place pour en avoir le cœur net.
Lundi, deux enquêteurs de l’UPAC ont finalement pu accéder à la morgue judiciaire au Panama où se trouvait la dépouille de Porter.
Enquête en cours
Avant sa mort, Arthur Porter était incarcéré en attendant son extradition vers le Québec pour faire face à des accusations de fraude, de blanchiment d'argent et de complot.
SNC-Lavalin aurait en effet versé des pots-de-vin totalisant 22,5 M$ aux deux ex-grands patrons du CUSM, Arthur Porter et Yanai Elbaz, pour obtenir le contrat de construction du mégahôpital.
Malgré la mort d’Arthur Porter, l’enquête des policiers sur cette affaire se poursuivra et les accusations criminelles déposées contre ses coaccusés seront maintenues, assure l’UPAC.
Seules les accusations contre le défunt seront abandonnées, précise-t-on.
«Je tiens à rassurer les citoyens du Québec que nous continuons à déployer ressources et énergie en matière de récupération d’argent pour que le Québec recouvre les importantes sommes d’argent fraudées», a ajouté M. Lafrenière.