Les Québécois prennent moins de vacances estivales
Les Québécois prennent de moins en moins de vacances estivales et ont plus de mal à décrocher, selon une étude de l’Ordre des conseillers en ressources humaines.
«C’est inquiétant. On est en train de se tirer dans le pied socialement. On stimule le court terme, mais on s’endette énergiquement à long terme», se désole Jacques Forest, professeur et chercheur à l’ESG UQAM.
Selon le sondage mené par la firme CROP, un Québécois sur dix prévoit ne pas prendre de vacances du tout cet été, tandis que ceux qui en prennent ne s’absenteront pas plus de deux semaines.
«C’est la huitième année que nous menons ce sondage et la tendance est toujours à la baisse. Même si ce n’est pas drastique, on parle de 2,3 semaines en 2013 et de 2,2 l’an dernier, les gens souhaitent de moins en moins s’absenter», explique Alexandre Dumouchel, porte-parole de l’Ordre.
Deux Québécois sur cinq restent aussi en contact avec le bureau durant leurs vacances, notamment par courriel sur leur cellulaire.
«C’est catastrophique parce qu’il n’y a personne sur son lit de mort qui se dit qu’il aurait dû prendre une journée de plus au bureau. Il faut se détacher psychologiquement pour bien récupérer», soutient M. Forest.
Se reposer
Et même si les Québécois sont déconnectés du bureau, nombreux sont ceux qui planifient une liste impressionnante de tâches à effectuer pendant leurs congés. Ils reviennent donc au travail tout aussi fatigués qu’avant de partir.
«Il y a des gens qui font des listes pour les travaux à faire, chargent leur agenda comme un premier ministre ou visitent 23 pays en 15 jours. Il faut prévoir du temps pour se reposer et relaxer», insiste Diane Brunelle, psychologue du travail et des organisations.
Longs week-ends
Selon les experts consultés par Le Journal, le temps consacré aux vacances a tendance à changer de forme. Plutôt que d’attendre impatiemment le mois de juillet pour partir trois semaines, de plus en plus de gens décident de prendre plusieurs longues fins de semaine de trois ou quatre jours.
«L’effet des vacances d’été peut avoir une portée limitée, tandis que prendre des vacances plus courtes, mais plus régulières permet de récupérer au moment où l’on en a plus besoin», ajoute la psychologue du travail Dominique Champoux.
Mais pour Sarah Bélanger, une mère de deux enfants en bas âge, trois semaines de vacances sont nécessaires pour se déconnecter du boulot et ne pas céder à la tentation de consulter son cellulaire.
«Avec des enfants, on est plus fatigué, alors on veut se reposer et aussi passer du temps avec eux. On a besoin de sortir de la ville ou du moins de planifier des activités pour décrocher réellement», indique-t-elle.