Big Brother dans les vidanges
Sept-Îles prend les grands moyens pour mieux gérer rebuts et recyclage
Les vidanges des Septiliens seront bientôt sous haute surveillance grâce à des puces électroniques implantées dans les bacs de la population, qui permettront d’en savoir plus sur le contenu des poubelles et du recyclage: attention, les fautifs seront identifiés!
La Ville de Sept-Îles et la communauté de Uashat Mak Mani-Utenam sont aux prises, depuis un moment, avec une problématique de gestion du recyclage. En mettant n’importe quoi dans leur bac bleu, plusieurs citoyens contaminent hebdomadairement la récolte des matières, entraînant ainsi des coûts importants pour la municipalité.
«S’il y a des gens qui jettent n’importe quoi dans leur bac de recyclage, ce qui arrive souvent, c’est que ça contamine tout le voyage et il y a des coûts importants associés à ça», a expliqué au Journal le maire de Sept-Îles, Réjean Porlier.
D’ici l’automne, un dispositif de détection sera installé sur les bacs roulants résidentiels, puis sur les conteneurs de poubelles et recyclage. Cette puce électronique permettra d’en savoir plus sur le contenu des bacs en identifiant leur poids, grâce à suivi par logiciel.
«Ça permet assez rapidement de voir qui recycle, et qui ne recycle pas», a dit le maire, confiant que cette nouvelle technologie se traduira par d’importantes économies pour sa Ville.
Les puces seront reliées à un système installé sur les camions chargés de faire la récolte. « La puce permettra d’identifier à tel endroit, dans tel secteur, le bac est-ce qu’il est tout le temps vide, ou est-ce qu’on peut voir, qu’effectivement, il y a un effort qui est fait. En même temps, lorsque le camion va rentrer, s’il y a de la contamination, ce sera beaucoup plus facile de suivre d’où ça vient et ça nous donnera un coup de pouce pour faire les interventions», a-t-il poursuivi.
La Ville n’était pas en mesure, lundi, de spécifier le coût d’implantation du système, mais fait le pari qu’il permettra une meilleure gestion des matières et de grandes économies. «L’idée ce n’est pas de cogner sur les doigts de personnes, c’est de nous aider à mieux cibler nos interventions et à être beaucoup plus efficace au niveau du recyclage et du contrôle des matières résiduelles», a précisé le maire.
Réjean Porlier est aussi d’avis qu’il s’agit d’un incontournable avec les règles gouvernementales qui deviennent de plus en plus sévères à cet effet.
Citoyens inquiets
Après avoir reçu un avis par la poste indiquant que les puces seraient bientôt implantées dans leurs bacs, certains citoyens ont manifesté leurs inquiétudes sur les réseaux sociaux. Plusieurs craignent entre autres que les taxes soient éventuellement augmentées en fonction de la quantité de déchets disposée par résidence. Le maire assure que pour le moment, les moyens d’intervention n’ont pas encore été définis.
«Ça nous permettra d’intervenir de manière plus pointue. À ce moment-ci, on n’a encore rien d’arrêté sur qu’est-ce qu’on va faire pour s’assurer qu’il y aura un bon suivi de tout ça», a indiqué M. Porlier.
Quelques municipalités du Québec, dont Rimouski, auraient aussi choisi d’utiliser ce système fourni par une firme de Saint-Malachie, du nom de Latéral Innovations.