La main-d’œuvre locale ne suffira jamais
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Pour le milieu agricole québécois, il est impossible de se passer des Mexicains, des Guatémaltèques ou des Honduriens qui travaillent aux champs. Les travailleurs locaux ne seront jamais en nombre suffisant, selon la Fondation des entreprises en recrutement de main-d’œuvre agricole étrangère (FERME).
«Plus de 50 % des emplois agricoles sont occupés par des travailleurs étrangers au Québec, au Canada, aux États-Unis, et dans tous les pays riches, a indiqué Denis Hamel, le directeur général de la FERME. C’est un phénomène typique des pays industrialisés.»
Plusieurs phénomènes de société, irréversibles, obligent les agriculteurs québécois à recruter hors des frontières.
En premier lieu, l’urbanisation. Au 19e siècle, la majorité de la population québécoise vivait encore à la campagne. À compter du début des années 1900, les villes se sont rapidement développées, les emplois industriels et de services ont attiré de plus en plus de travailleurs venus des régions, les immigrants se sont concentrés à Montréal.
Ce déplacement de populations se poursuit toujours aujourd’hui. «Depuis de nombreuses années, il y a un exode de la main-d’œuvre de la campagne vers les villes», a résumé Denis Hamel.
« Difficile et laborieux »
De plus, «le travail agricole, qui a toujours été difficile et laborieux, est délaissé pour des emplois plus qualifiés», a ajouté Denis Hamel. Qui blâmera les jeunes qui désirent une carrière stimulante, de bonnes conditions de travail et un salaire confortable?
Des étudiants peuvent éventuellement occuper un emploi d’été sur une ferme, mais ils retournent en classe à la fin du mois d’août ou au début de septembre. Il est donc impossible, pour les producteurs, d’embaucher des jeunes pour la cueillette des pommes et autres récoltes d’automne.
Rehausser les salaires aux champs est impensable dans le cadre économique actuel. Contrairement au poulet ou aux produits laitiers, les fruits et légumes ne sont pas contingentés par la gestion de l’offre.