Niaisage fédéral
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Dans le dictionnaire québécois, «niaisage» signifie: niaiserie, perte de temps, lésinerie, moquerie à l’endroit de quelqu’un, irresponsabilité face à une situation.
Voilà le mot qui résume bien à mon avis l’inacceptable délai additionnel que le ministère Citoyenneté et Immigration Canada se donne pour émettre un prolongement de permis de travail aux travailleurs étrangers temporaires qui acceptent de travailler dans les vergers du Québec en cette période de récolte des pommes.
Le Journal nous apprenait hier que des travailleurs guatémaltèques et mexicains n’avaient pas encore obtenu l’autorisation fédérale de prolonger leur séjour au Québec en vue de participer à la présente saison de la récolte des pommes.
En vertu du «Programme des travailleurs étrangers temporaires – volet agricole», ces étrangers en attente d’autorisation avaient notamment travaillé dans les champs québécois lors de la récolte des fraises, des framboises, etc.
Mais pour offrir leurs services aux pomiculteurs, ils doivent obtenir un prolongement de permis de travail.
Quel est le problème ?
Les producteurs de pommes du Québec ont appris au début du mois de juillet que le ministère Citoyenneté et Immigration Canada avait unilatéralement augmenté de 7 à 14 semaines le nombre de semaines de délai pour émettre une extension de permis de travail à ces travailleurs étrangers autorisés à offrir leurs services aux entreprises agricoles d’ici.
Avec un tel délai de 14 semaines, cela laisse présager que les travailleurs en question ne pourront devenir disponibles qu’à la toute fin de la saison de la récolte des pommes, genre fin octobre.
Ce qui met carrément dans le trouble plusieurs grands pomiculteurs québécois, faute de main-d’œuvre pour ramasser les pommes en cette principale période de récolte.
Exiger un délai de deux mois et demi pour estampiller un prolongement de permis de travail pour un travailleur étranger déjà accepté... on ne peut pas dire que c’est efficace comme procédure gouvernementale.
Plusieurs millions en jeu
Avec une telle bureaucratie, le gouvernement Harper risque de faire perdre des dizaines de millions de dollars de revenu aux pomiculteurs québécois.
Dans le but de freiner la venue au Canada de travailleurs étrangers temporaires qui occupent des postes susceptibles d’être pourvus par des chômeurs canadiens, le gouvernement Harper a mis en place un train de mesures.
Le hic? Il y a des secteurs, comme l’agriculture, où il y a une véritable pénurie de main-d’œuvre locale. Cueillir des fraises, des framboises... des pommes c’est le genre de bouleau qui rapporte un maigre revenu avoisinant le salaire minimum, soit 10,55 $ l’heure au Québec.
En cette période électorale, j’invite le premier ministre Stephen Harper à brasser son ministre de l’Immigration, Chris Alexander, en lui rappelant qu’au Québec on a un urgent besoin des travailleurs étrangers pour récolter les pommes d’ici... le 19 octobre prochain, jour de vote!