En auto même pour aller au dépanneur du coin
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Accros à l’auto, les Québécois prennent le volant pour effectuer près de la moitié de leurs déplacements de moins d’un kilomètre.
«Il y a un réflexe automobile qui s’est instauré dans nos vies», déplore Vanessa Normand, directrice régionale de l’organisation Vivre en ville.
C’est à Sherbrooke que ce réflexe est le plus ancré, avec 55,2% des déplacements de moins d’un kilomètre effectués en voiture, contre 31% à Montréal, indique la chaire de recherche Mobilité de Polytechnique Montréal.
«Nos villes sont avant tout pensées pour assurer la fluidité routière et automobile, pas pour les piétons», explique Felix Gravel, expert en urbanisme pour l’organisme Piéton Québec.
Conséquemment, la cohabitation piéton-auto ne se fait pas sans heurts. En 2014, 52 piétons ont été tués et 2589 ont été blessés dans une collision avec un véhicule routier, selon la Société d’assurance automobile du Québec.
Insécurité
Paradoxalement, de nombreux accidents impliquent des piétons qui traversent de manière sécuritaire. C’est que «les normes de sécurité routière et de signalisation mettent les piétons en danger», estime M. Gravel, qui est également responsable de la campagne Transport au Conseil régional de l’Environnement de Montréal.
Le 25 septembre, une adolescente de 13 ans a ainsi été heurtée mortellement alors qu’elle traversait sur un passage piéton de Longueuil. Installée récemment, la traverse n’était encadrée par aucune signalisation.
Le 23 septembre, dans Côte-des-Neiges, une dame de 76 ans est également décédée percutée par un autobus qui a tourné à gauche alors qu’elle était en train de traverser.
«Pour sauver des vies, il faut revoir la façon dont sont pensées nos villes et cesser de penser que donner plus de place aux voitures réduit la congestion», dit M. Gravel.
Il souligne qu’Atlanta et Los Angeles sont parmi les villes les plus congestionnées, bien qu’elles soient aussi de celles qui consacrent la plus grande proportion de l’espace urbain (70%) aux autos.
Santé
Dans la même veine, au Québec, les trottoirs sont inexistants dans la majorité des quartiers construits à partir des années 1970. «L’impact sur la santé est énorme», prévient Mme Normand.
En effet, les risques d’obésité diminuent de 4,8% pour chaque kilomètre marché par jour.
En évitant de marcher ce kilomètre, «ce sont 2660 pas perdus par jour et par personne, dit Mme Normand. Pour un homme de taille moyenne, cela représente 50 calories de plus par jour et, à la fin de l’année, c’est 1,5 kg en plus.»
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