Difficile de renoncer au péage
Trudeau a promis de ne pas faire payer les passages sur le nouveau pont Champlain
Les maires de la région montréalaise espèrent que Justin Trudeau tiendra sa promesse de ne pas imposer de péage sur le nouveau pont Champlain. Mais ce n’est pas gagné d’avance, avertit un expert.
«Je me réjouis de l’arrivée de M. Trudeau, car ça va mettre fin au débat du péage ou non sur le nouveau pont [...] C’était une promesse claire et sans équivoque, alors je ne vois pas comment il ne la tiendrait pas», a indiqué le maire de Brossard et farouche opposant au péage, Paul Leduc.
«Le péage du pont Champlain prend le bord et on est bien contents», a ajouté le maire de Montréal, Denis Coderre.
Rappelons que M. Trudeau avait martelé tout au long de la campagne fédérale qu’il n’imposerait pas un péage sur le nouveau pont Champlain.
«La situation est unique. Nous parlons de remplacer un pont et non d’ajouter une offre de service», avait expliqué le chef du Parti libéral lors de la campagne.
Celui-ci avait ajouté qu’un péage uniquement sur le pont Champlain empirerait la congestion sur les quatre autres ponts et tunnels entre Montréal et la Rive-Sud.
«L’ajout du péage aurait un impact considérable sur l’achalandage des autres ponts. La congestion résultante aura un impact économique non négligeable», avait souligné M. Trudeau le mois dernier.
Conséquences majeures
Or, Ottawa a déjà signé un contrat avec un consortium dirigé par SNC-Lavalin qui prévoyait un péage sur la nouvelle structure.
Selon l’avocat Sébastien Laprise, la décision de retirer le péage du contrat entre Ottawa et le consortium Signature sur le Saint-Laurent pourrait avoir des conséquences importantes sur l’entente entre les deux organismes.
«Si on retire le péage, on touche un aspect fondamental du contrat. Ce n’est pas une partie auxiliaire de l’entente, c’est sûrement un élément très important du cadre financier», explique le spécialiste en droit de l’approvisionnement et contrats publics.
Dans certains cas, une mésentente assez importante entre Transports Canada et le consortium dirigé par SNC-Lavalin pourrait même mener à la résiliation du contrat.
«Les conséquences pourraient être majeures, ça pourrait même aller jusqu’à la résiliation du contrat. Quand les partis se sont engagés dans le contrat, ça comportait un péage. D’en modifier la nature comme ça, ça touche à l’essence du partenariat», analyse l’avocat au cabinet Langlois Kronström Desjardins.
Questionné à savoir si le consortium serait ouvert à renégocier la question du péage, la porte-parole de Signature sur le Saint-Laurent a dirigé Le Journal vers Transports Canada, qui n’a pas répondu à nos questions.