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Détecteur de mensonges refusé

Les enquêteurs ont bon espoir de résoudre le meurtre d’une femme malgré la résistance du principal suspect

Les parents de Sindy Ruperthouse, Johnny Wilde et Émilie Ruperthouse, trouvent que l’enquête sur le meurtre de leur fille n’avance pas assez vite.
Les parents de Sindy Ruperthouse, Johnny Wilde et Émilie Ruperthouse, trouvent que l’enquête sur le meurtre de leur fille n’avance pas assez vite. Photo David Prince


VAL-D’OR  |  Le principal suspect du meurtre non résolu d’une femme autochtone disparue depuis avril 2014 a refusé à deux reprises de se soumettre au détecteur de menson­ges, a appris Le Journal. Les enquêteurs sont cependant sûrs de résoudre ce meurtre.

La Sûreté du Québec est convaincue que Sindy Ruperthouse a été assassinée en avril 2014 et les «informations montrent qu’elle n’est pas disparue, mais qu’elle a bel et bien été victime d’un meurtre», soutient l’enquêteur au dossier, Mathieu Bouchard.

Les parents de Sindy Ruperthouse, Johnny Wilde et Émilie Ruperthouse, trouvent que l’enquête sur le meurtre de leur fille n’avance pas assez vite.
Sindy Ruperthouse Photo d'archives

La femme de 43 ans n’a été portée disparue qu’en septembre, soit cinq mois après avoir été vue pour la dernière fois.

Selon nos sources, le principal suspect serait le conjoint de Mme Ruperthouse, connu pour avoir été violent envers elle. Il l’aurait également menacée de mort à plusieurs reprises et aurait déjà tenté de l’étrangler.

Les policiers lui ont offert à deux reprises de passer le test du polygraphe en février et en juin pour se disculper, ce qu’il a refusé.

La SQ réfute les allégations de la famille Ruperthouse faites à l’émission Enquête, qui prétendait que l’enquête avait été abandonnée par les policiers et reprise uniquement lorsque l’émission s’y est intéressée.

«En février, l’émission Enquête n’était pas dans le dossier et nous sommes alors venus ici (en Abitibi) pour faire passer un test polygraphique au suspect. Mais à la dernière minute, il a refusé», affirme M. Bouchard.

Fouilles impossibles

La SQ n’a aucune idée d’où pourrait se trouver le corps de la femme de 43 ans. Elle ne peut donc pas procéder à des fouilles, comme le demandent Johnny Wilde et Émilie Ruperthouse, les parents de Sindy.

Ces derniers ont affirmé à l’émission Enquête être sans nouvelle des enquêteurs depuis des mois.

«J’ai parlé avec M. Wilde à plusieurs reprises. La famille a été informée que le suspect a refusé deux fois le test du polygraphe en février et en juin. Ils savent aussi qu’on a rencontré 50 témoins dans notre enquête. Comme dans toutes les enquêtes, on ne peut cependant pas les informer de tout. Je les comprends de trouver que ça n’avance pas assez vite, mais on fait tout ce qu’on peut», souligne Mathieu Bouchard.

Chaînon manquant

Les policiers ont fait analyser plusieurs objets, ce qui pourrait les aider à faire débloquer cette enquête bientôt.

Selon l’enquêteur Bouchard, le taux de résolution de meurtre impliquant des Autochtones est de 95 % depuis 2005, comparativement à 72 % pour l’ensemble des meurtres commis au Québec.

Des travailleurs sociaux et des caméras dans les autopatrouilles de Val-d’Or

La Sûreté du Québec permettra à des travailleurs sociaux de patrouiller avec des policiers à Val-d’Or et les autopatrouilles seront toutes munies de caméras. La SQ espère ainsi rétablir la confiance entre ses policiers et la population.

Malmenée dans l’opinion publique à la suite d’allégations d’abus de confiance et d’agressions sexuelles contre des femmes autochtones de Val-d’Or, la SQ formera une équipe spéciale d’intervention pour agir auprès de la population vulnérable.

«Ils pourront intervenir en milieu urbain face à des phénomènes comme la santé mentale, l’itinérance et la toxicomanie», a raconté le chef de la Sûreté du Québec, Martin Prud’homme, qui était de passage en Abitibi hier.

Les parents de Sindy Ruperthouse, Johnny Wilde et Émilie Ruperthouse, trouvent que l’enquête sur le meurtre de leur fille n’avance pas assez vite.
Martin Prud’homme, Chef de la SQ Photo d'archives

Le chef Prud’homme a été clair, les huit policiers suspendus ne sont pas visés par des inconduites sexuelles. «On parle de 11 allégations, dont deux allégations d’inconduite sexuelle. Il s’agit d’un policier des années 1980, qui est aujourd’hui décédé et une autre concernant un policier inconnu par manque d’information. Pour les huit policiers suspendus, on parle de voies de fait et d’abus de pouvoir», a-t-il dit, avant de rappeler qu’ils ont la présomption d’innocence jusqu’à preuve du contraire.

Confiance

La SQ dit ne pas avoir eu le choix de suspendre les huit policiers visés par les allégations des femmes autochtones, puisque la confiance du public envers la SQ était entachée.

«J’ai vu comme vous le reportage, le questionnement, les préoccupations. Après le reportage, on a atteint un point culminant et j’ai demandé de transférer l’enquête au Service de police de Montréal. J’ai la responsabilité de maintenir la confiance de la population envers notre service», a-t-il dit.

Les policiers de Val-d’Or sont en colère depuis la suspension de leurs collègues. Ils se sentent abandonnés par la ministre de la Sécurité publique Lise Thériault et par la direction de la SQ.

Ils ont refusé de patrouiller la fin de semaine dernière. Le service a été assuré par des policiers de Rouyn-Noranda et d’Amos. Ils ont lancé une pétition pour demander à la ministre Lise Thériault de s’excuser.

Avec la collaboration de Félix Séguin







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