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Égypte: la revendication de l’EI est crédible, estiment des experts

Bloc situation État islamique
Photo AFP


MONTRÉAL – La thèse voulant que ce soit le groupe armé État islamique (EI) qui soit derrière l’écrasement d’un avion russe en Égypte est plausible, estiment des spécialistes.

La branche égyptienne du groupe État islamique a affirmé samedi sur Twitter être responsable de l’écrasement dans le Sinaï, dans l’est de l’Égypte, qui a fait 224 morts. Moscou s’est toutefois dit sceptique quant à la thèse de l’attentat terroriste, tout comme le gouvernement égyptien.

Interrogé par TVA Nouvelles, le professeur Rachad Antonuis est d’avis que pour l’instant, les informations sont à la fois incomplètes et contradictoires. Pour autant, ce spécialiste des questions du Proche-Orient ne doute pas des intentions du groupe armé.

«La possibilité n’est pas écartée, mais on n’a pas de preuve jusqu’à maintenant, a-t-il souligné [...] C’est possible qu’il ait voulu le faire. Est-ce qu’ils peuvent le faire?»

Selon le professeur de l'Université du Québec à Montréal, «Ça prend un type de missile sol-air qui n’est pas facilement transportable et qui doit être fourni par des fabricants assez sophistiqués».

«Ça reste de l’ordre de ce qui est possible, de ce qui est plausible», a-t-il illustré. «Il y a des éléments de circonstances qui disent que c’est possible qu’il ait voulu le faire», a-t-il ajouté.

La revendication de l’EI est crédible sans toutefois qu’on puisse préciser avec quel moyen, estime aussi Wassim Nasr, journaliste et analyste de France 24.

«On ne sait pas s’il a été abattu», a-t-il précisé, soulignant les deux autres options possibles: un explosif et un kamikaze à bord du vol. «Pour l’État islamique, le combat est global. Ils ont toujours les moyens d’imposer leur agenda politique aux pays de la région», a-t-il dit.

Par ailleurs, selon le journaliste, la vidéo de l’attentat parue sur YouTube est truquée.

Spécialiste des réseaux djihadistes, le journaliste français David Thompson a également affirmé sur Twitter que l’organisation djihadiste n’a «jusqu’à maintenant, jamais diffusé de fausse revendication». Il est l’auteur du documentaire «La tentation du Jihad».

Le pilote de ligne Marc Antoine Plourde croit que la thèse de l’attentat est plausible. Il pense que l’événement a dégénéré assez rapidement. «Il n y a pas eu beaucoup de communication, ce qui laisse présager qu’il y a eu une urgence assez importante», a-t-il souligné.

Il estime possible, mais très peu probable l’hypothèse d’un bris mécanique. «C’est très rare qu’on puisse avoir un avion avec des problèmes techniques et qu’après ça, on n’entende plus rien.»

«On n’a aucune preuve pour le moment [de l’implication de l’EI]», soutient de son côté Samir Saul, professeur d'histoire des relations internationales à l’Université de Montréal.

« Si c’est effectivement un attentat, on peut s’attendre à ce que l’intervention russe soit amplifiée, a-t-il ajouté. Il est certain que la Russie va agir avec plus de vigueur.»

André Marinier, conseiller sénior en sûreté aérienne pour aviation stratégie internationale, a soulevé à TVA Nouvelles la possibilité d’un sabotage, comme ce qui s’était passé en 1988 avec le vol de la Pan Am, qui avait explosé au-dessus du village de Lockerbie en Écosse, en 1988.

«À première vue, ça me rappelle Lockerbie, donc possibilité d’explosion interne. Si ça avait été un missile, l’avion se serait désintégré presque complètement», selon lui.







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