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Un drame sensible porté par Maxim Gaudette

Un drame sensible porté par Maxim Gaudette
Photo courtoisie


Maxim Gaudette et Karelle Tremblay sont impressionnants dans ce drame d’Anne Émond.

André (Mickael Gouin) trouve son père pendu dans son atelier. Or, pour son frère David (Maxim Gaudette) et sa mère (Louise Turcot), le patriarche est mort d’une crise cardiaque et cette version devient donc officielle. Plusieurs années passent, nous sommes désormais dans les années 1980, David rencontre Marie (Valérie Cadieux), dont il tombe amoureux (la scène de leur premier baiser sur le lac enneigé est particulièrement réussie).

Procédant par avancées rapides dans le temps – les coiffures et les vêtements changent, la couleur des cheveux également –, rythmant son long métrage avec la superbe J’ai planté un chêne de Gilles Vigneault, Anne Émond procède par touches presque impressionnistes.

La petite Laurence, fille de Marie et de David, naît et grandit en quelques scènes, avant que la cinéaste ne ­ralentisse la fuite du temps de plus longs moments à l’adolescence de l’aînée de la famille (incarnée par une Karelle Tremblay qui crève l’écran).

Chaque scène portant une «révélation» (une avancée dans l’histoire), David, fabricant de marionnettes et qui a embauché André, alcoolique et fêtard ­depuis la mort du père, apprend qu’on lui a caché le suicide de son géniteur parce qu’il était trop ­sensible, alors que le reste de la fratrie est au courant depuis des lustres. Laurence, elle, est confrontée à la folie de son ami d’enfance.

Fin surprenante... et prévisible

Peu à peu, les marches que David va prendre dans le bois commencent à inquiéter. Sa vie parfaite, il la vit comme un rêve, même s’il développe une relation extrêmement proche avec Laurence. Quand le dénouement arrive, on ne peut s’empêcher d’être à la fois surpris et de réaliser qu’on s’y ­attendait (même si le sujet est malhabilement sous-entendu dans une scène sur la mélancolie).

Jamais Anne Émond ne sombre dans le pathos, pas plus qu’elle ne cherche à expliquer le geste du père et du fils. Car peut-on vraiment (à part dans certains cas bien précis) expliquer le suicide? Peut-on avoir la présomption de penser un seul instant être capable de savoir ce qui se passe dans la tête de quelqu’un d’autre? La réalisatrice (dont le film Nuit # 1 avait généré l’attention) présente ce qu’on serait tenté de qualifier de «tranche de vie». La vie ordinaire, avec ses hauts et ses bas, avec ses bruits et ses silences, mais surtout, avec son indicible beauté.

  • Les êtres chers (3.5/5)
Film d’Anne Émond.
Avec Maxim Gaudette, Karelle Tremblay, Valérie Cadieux

 







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