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Des mois d’attente sans médecin

46 636 patients n’ont pas de médecin de famille dans la région de Québec, et ce nombre augmente

Therese Saint Pierre
Photo Le Journal de Québec, Simon Clark Sans médecin de famille depuis cinq mois, Thérèse Saint-Pierre, 74 ans, voit dans son entourage d’autres personnes âgées dans la même situation.

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Malgré les engagements pris par le ministre Barrette, plus de 46 600 patients attendent toujours d’avoir accès à un médecin de famille dans la région de Québec, et ce nombre n’a pas cessé d’augmenter dans la dernière année.

Parmi ces personnes, près de 16 000 patients vulnérables sont en attente depuis plus de 11 mois en moyenne, montrent les plus récentes données fournies par le CIUSSS de la Capitale-Nationale. La liste d’attente est deux fois et demie plus importante qu’en février 2014.

Thérèse Saint-Pierre, 74 ans, s’est jointe aux patients orphelins il y a cinq mois, à la suite du départ à la retraite du médecin qui la suivait depuis 25 ans à la clinique médicale de Neufchâtel.

Un deuil de plus

«Quand on vieillit, les petits bobos sortent. Il faut faire bien des deuils. Perdre son médecin de famille, c’est un deuil de plus dans notre vie. Ce médecin était pratiquement une amie. Elle savait me deviner et m’écouter», dit Mme Saint-Pierre, dont le conjoint est décédé à la suite d’une longue maladie.

Âgée de 75 ans, Denise Gingras a pu dénicher un médecin de famille l’an dernier, après cinq ans de vaines recherches à Québec. Elle était inscrite depuis plusieurs mois au guichet d’accès lorsque le téléphone a enfin sonné.

«J’avais eu le temps de l’oublier. On m’a dit: “Êtes-vous toujours intéressée?” J’ai répondu: “C’est une farce?” À mon âge, c’est une sécurité d’avoir un médecin de famille», souligne Mme Gingras, qui retournait une fois par an à La Tuque consulter son ancien médecin de famille.

Patients sur le carreau

Plus de 8 personnes sur 10 ont un médecin de famille dans la région de Québec, souligne le président de l’Association des médecins omnipraticiens de Québec, le Dr Jacques Bouchard.

Même si les médecins acceptent davantage de patients, les départs à la retraite laissent de nombreuses personnes sur le carreau. En outre, avoir un médecin de famille n’est pas un gage d’obtenir un rendez-vous dans des délais raisonnables.

Même si les résultats ne sont pas encore au rendez-vous, le Dr Bouchard a bon espoir que les mesures mises de l’avant par le ministre de la Santé porteront leurs fruits. «S’ils souhaitent faire du suivi de patients en clinique, les nouveaux médecins devront s’installer dans les secteurs en pénurie», affirme-t-il.

Succès à la clinique Proactive Santé dans Saint-Roch

Depuis son ouverture en mai dernier dans le quartier Saint-Roch, la clinique Proactive Santé est parvenue à recruter trois nouveaux médecins et l’on projette déjà d’agrandir, afin d’en accueillir d’autres.

«Nous attendons l’approbation du ministère de la Santé pour notre accréditation comme GMF (Groupe de médecine familiale). Certains de nos médecins prennent de nouveaux patients et l’on accepte au sans-rendez-vous les patients qui n’ont pas de médecin de famille. On vise autour de 9000 inscriptions de patients», signale le président et directeur médical de la clinique, le Dr Philippe Girard.

Cette nouvelle clinique regroupe sept médecins. Elle peut compter sur le soutien de quatre médecins supplémentaires grâce au partenariat avec deux petites cliniques du secteur.

Le président et directeur médical de la clinique Proactive Santé, le Dr Philippe Girard.
Photo Le Journal de Québec, Didier Debusschère
Le président et directeur médical de la clinique Proactive Santé, le Dr Philippe Girard.

«On vise à avoir 12 à 15 médecins à la clinique, afin d’assurer une bonne prise en charge pour les citoyens des quartiers Saint-Roch et Saint-Sauveur et étendre nos heures d’ouverture», mentionne le Dr Girard.

Plages horaires

À compter de janvier, des médecins de la clinique vont réserver des plages horaires pour leurs patients qui ont besoin d’être vus rapidement. «Peu importe la lourdeur de la clientèle, c’est le travail en équipe avec d’autres professionnels de la santé qui fait la différence», estime le Dr Girard.

Services infirmiers privés

La clinique offre également des services privés en soins infirmiers pédiatriques, en santé au féminin ou pour les problèmes d’arthrose, notamment.

«Ces services ne sont pas couverts par la Régie de l’assurance maladie du Québec pour le moment. On prend les devants en espérant que cela le soit un jour. Des infirmières se déplacent, entre autres à domicile pour les soins aux jeunes enfants jusqu’à deux ans. Ce programme est soutenu par un pédiatre», note le médecin.

 

 

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