Les clients d’Hydro n’auront plus à payer pour l’éolien

Québec ne fera plus payer les consommateurs pour les futurs parcs éoliens, a appris notre Bureau d’enquête. Le tout sera annoncé par le gouvernement Couillard dans le cadre de sa politique énergétique 2016-2017 qui sera dévoilée au début de l’année.

«Jusqu’à présent, on demandait aux clients québécois d’éponger la note. Maintenant, c’est Hydro-Québec qui va l’éponger elle-même directement», a déclaré à notre Bureau d’enquête l’économiste de l’Union des consommateurs Marc-Olivier Moisan-Plante après avoir été informé de la nouvelle.

«Mais ça pourrait signifier moins de dividendes pour le gouvernement, prévient-il. C’est le contribuable plutôt que le consommateur qui risque d’écoper.»

Au cabinet du ministre de l’Énergie Pierre Arcand, on a refusé de confirmer ou d’infirmer la nouvelle, qui provient de sources sûres.

Depuis le début des années 2000, c’est par décrets que les gouvernements Charest, Marois et Couillard forçaient Hydro-Québec Distribution à acheter cette énergie coûteuse jusqu’à plus de 12 cents le kilowattheure, alors qu’elle n’en avait pas besoin.

Hydro-Québec Distribution ne perdait pas d’argent. Avec l’approbation de la Régie de l’énergie, elle refilait automatiquement les coûts de cette énergie éolienne aux consommateurs.

Hydro-Québec Production

Désormais, c’est Hydro-Québec Production, qui détient le parc des grandes centrales publiques, qui achètera cette énergie et tentera de l’exporter sur les marchés étrangers.

Selon des calculs effectués par l’Union des consommateurs, au cours des cinq dernières années, les quatre millions de clients résidentiels et industriels d’Hydro-Québec ont acheté pour 2 $ d’énergie des parcs éoliens, des mini-centrales et des usines de biomasse de l’industrie papetière.

Pourtant, ils auraient pu avoir accès à une énergie électrique beaucoup moins dispendieuse produite par les vieilles centrales d’Hydro-Québec à un coût trois fois moins cher, d’environ 600 M$.

Clients en difficulté

Non seulement l’électricité est devenue moins compétitive pour les industriels, mais de plus en plus de consommateurs québécois éprouvent maintenant des problèmes à payer leur compte d’électricité.

Selon les derniers chiffres obtenus par notre Bureau d’enquête, 330 000 consommateurs résidentiels, dont 220 000 provenant de la clientèle à faible revenu, ont été forcés en 2015 de conclure des ententes de paiement avec Hydro-Québec.

Il s’agit d’un record, une hausse de 15 % sur les chiffres de l’an dernier.

En 2014, pas moins de 288 000 consommateurs avaient été forcés de conclure de telles ententes.