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5 tendances incontournables en 2016

Celles-ci risquent fort d’influencer les consommateurs québécois cette année

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Que nous réserve l’économie québécoise en 2016?

Si la boule de cristal de la plupart des économistes prévoit un rebond de l’activité économique, plusieurs tendances pourraient influencer les décisions des consommateurs. En voici quelques-unes.

L’endettement des ménages se poursuivra-t-il ?

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Qui paie ses dettes s’enrichit, assure le dicton. Or, de plus en plus de ménages québécois vivent endettés, au-dessus de leurs moyens. Selon la Banque du Canada, 116 000 ménages québécois seraient très à risque actuellement en raison de leur taux d’endettement élevé. Ces ménages auraient un ratio d’endettement de plus de 350 %. Autrement dit, pour chaque tranche de revenus bruts de 100 000 $, ces ménages ont une dette de 350 000 $. Ils se trouvent en territoire dangereux, soutient la Banque du Canada. Le nombre de ménages fortement endettés a doublé au Québec depuis 2008, passant de 2,7 % à 5 % aujourd’hui. Au pays, les 720 000 ménages à risque détiendraient 20 % de la dette totale des ménages canadiens, selon la Banque du Canada. Récemment, le gouvernement fédéral a relevé les critères d’une mise de fonds minimale pour les prêts assurés entre 500 000 $ et 1 million $ par la SCHL.

Le secteur immobilier tiendra-t-il le coup ?

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Assistera-t-on à une correction du marché immobilier au Québec en 2016? La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), qui suit de très près ce qui se passe dans le secteur de l’immobilier partout au pays, croit que le risque de surévaluation des maisons est bien réel à Québec et à Montréal. C’est surtout le secteur des copropriétés qui inquiète. Pour la SCHL, ce risque de surévaluation est notamment attribuable à un nombre moins élevé de premiers acheteurs et à une faible hausse du revenu personnel disponible. En avril dernier, le magazine The Economist soutenait que le marché immobilier canadien était dans son ensemble surévalué de 34 % par rapport aux revenus des Canadiens, et même de 89 % par rapport au prix des loyers. The Economist soutenait que la politique monétaire «ultra-accommodante» du fédéral et les bas taux hypothécaires (à des creux historiques) étaient à blâmer pour cette surévaluation du marché immobilier. Dans ce contexte, tout indique que les promoteurs immobiliers vont jouer de prudence au cours des prochains mois afin d’éviter la construction excessive. On trouve actuellement plus de 500 condos neufs terminés et toujours invendus dans la région de Québec, contre 2500 dans la région de Montréal.

La fin de la chute du prix d­­­­­­u pétrole ?

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Le prix du pétrole a-t-il atteint le fond du baril? Les analystes semblent divisés sur la question. En janvier 2015, le baril valait 60 $ US. Ces temps-ci, le même baril ne vaut plus que 35 $ US. Les analystes de la banque d’affaires Goldman Sachs croient que le prix du baril de pétrole de type West Texas pourrait descendre à 20 $ US au cours des prochains mois. Si la baisse des prix du pétrole sourit aux automobilistes qui paient beaucoup moins cher leur essence à la pompe, c’est une autre paire de manches pour le gouvernement fédéral, dont les redevances pétrolières sont beaucoup plus faibles que prévu. La baisse du prix du pétrole a provoqué la perte de 40 000 emplois au Canada en 2015. La chute brutale des cours du pétrole a aussi fait perdre près de 4 milliards $ de revenus au gouvernement fédéral cette année. Chaque baisse de 10 $ du prix du baril de brut se traduit par une perte nette de revenus de 1,5 milliard $ dans les coffres d’Ottawa. L’Alberta prévoit déclarer un déficit de 6 milliards $ cette année.

L’«ubérisation» de l’économie québécoise s’accélérera-t-elle ?

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Économie de partage, dit-on. Uber, Airbnb et puis quoi encore? L’arrivée de nombreuses plateformes de transactions en ligne est en train de bouleverser l’économie québécoise. Dans le secteur des transports, la venue d’Uber a forcé l’industrie du taxi à se moderniser et à se remettre en question. Les tribunaux devront tôt ou tard statuer sur la légalité ou non d’Uber. L’industrie du taxi soutient que la société californienne Uber ne joue pas le jeu de la concurrence à armes égales en ne payant pas les vraies charges sociales (impôts et taxes) au Québec, alors que ses chauffeurs occasionnels acceptent de travailler pour des salaires à la pièce. Dans le secteur du tourisme, l’arrivée de la plateforme Airbnb a forcé le gouvernement Couillard à déposer un projet de loi pour mieux encadrer l’hébergement illégal au Québec. Dorénavant, tous ceux qui font de l’hébergement touristique via le site Airbnb devront s’inscrire pour recevoir une attestation et payer une taxe d’hébergement. Les contrevenants s’exposent à des amendes variant de 750 $ à 2250 $ par journée d’hébergement illégal et jusqu’à 6750 $ par jour en cas de récidive. Verra-t-on une nouvelle plateforme de transactions en ligne faire son entrée au Québec ?

Le huard canadien perdra-t-il encore des plumes ?

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Le huard canadien a perdu beaucoup de plumes par rapport à la devise américaine en 2015, passant de 86 ¢ US à un peu moins de 72 ¢ US. Plusieurs économistes sont d’avis que le dollar canadien en verra de toutes les couleurs en 2016. Si un dollar canadien faible nuit aux détaillants d’ici qui doivent importer au prix fort des biens comme les fruits et les légumes, la situation sourit à nos exportateurs, dont les produits deviennent très alléchants pour des clients américains et européens. Un dollar canadien faible favorise également le secteur touristique. Le nombre de touristes américains qui réservent des chambres est en hausse partout au Québec. À l’inverse, les Québécois qui voyagent dans le Sud devront payer plus cher cet hiver, soit environ 15 % de plus que l’an dernier pour un forfait dit tout inclus. Avec la hausse des taux d’intérêt orchestrée aux États-Unis, le dollar canadien pourrait encore se faire malmener en 2016, préviennent des économistes. Dans ce contexte, il ne serait pas rare de voir la Banque du Canada intervenir pour calmer le jeu. On pourrait même voir une nouvelle baisse des taux d’intérêt au Canada.

 

 

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