Jean-Paul L'Allier, grand défenseur de Québec 2002
Si Jean-Paul L’Allier n’a jamais été reconnu pour investir dans le milieu sportif, aux yeux de l’auteur et spécialiste du mouvement olympique, Paul Ohl, l’ancien politicien a tout fait pour que Québec accueille les Jeux d’hiver en 2002.
Paul Ohl faisait partie du comité de la Société des Jeux d’hiver Québec 2002. La candidature québécoise avait été battue à plate couture en juin 1995, recevant seulement sept votes des membres du Comité international olympique (CIO) contre 54 pour Salt Lake City, la grande gagnante. L’histoire dévoilera plus tard que les membres du CIO avaient été achetés par le comité de Salt Lake City pour s’assurer que la ville de l’Utah obtienne les Jeux.
Discours remarquable
Le discours de L’Allier vantant les atouts de la Vieille Capitale avant le vote à Budapest en avait surpris plusieurs, se rappelle encore M. Ohl. «C’était une intervention remarquable. À tel point que des gens de Salt Lake City se sont dits, est-ce ça peut avoir un courant d’influence?»
«Avant le scandale, c’était un buffet ouvert pour le comité de visite du CIO. On donnait des cadeaux à la tonne, mais Jean-Paul avait dit que Québec ne tombera pas dans les excès même si des membres du comité voulaient le faire. C’est lui qui a défendu la candidature», a-t-il renchéri.
Pour le président des Remparts Jacques Tanguay, Jean-Paul L’Allier a été «un grand personnage pour la ville de Québec et un facilitateur pour le retour des Remparts au Colisée» après leur renaissance en 1997. Il avait également fait preuve d’un soutien indéfectible dans la candidature de Québec pour le tournoi de la coupe Memorial en 2003.
«Il avait été excessivement proactif dans ce dossier, allant même jusqu’à nous accompagner à la LHJMQ pour vendre la ville et ouvrir les portes de la communauté sportive. Il savait que ça aurait des retombées autant sportives que touristiques», s’est souvenu M. Tanguay.
Du respect
Malgré leurs divergences d’opinion au sujet de la survie des Nordiques, l’actuel vice-président senior aux communications de l’Avalanche du Colorado, Jean Martineau, éprouvait un grand respect pour l’homme politique.
«Même si on avait une vision différente de l’importance d’un club professionnel majeur à Québec, il a marqué l’histoire politique municipale. J’avais énormément de respect pour lui», a-t-il indiqué.
Pound réagit
Le réputé avocat montréalais et membre du CIO, Dick Pound, s’est dit attristé par cette disparition. «Je suis vraiment désolé d’apprendre sa mort. M. L’Allier était un grand Québécois qui croyait fermement, et avec raison, en sa ville. J’aurais souhaité qu’il ait la chance d’être maire de Québec en tant que ville hôte des Jeux olympiques d’hiver.»