Le legs de Jean-Paul L’Allier en 8 réalisations
L’ancien premier magistrat de la Ville de Québec, Jean-Paul L’Allier, s’est éteint à l’âge de 77 ans. Celui qui a régné 16 ans à la tête de la ville, lui laisse un grand legs.
Voici quelques-unes de ses réalisations:
Avec l’aide de Louise Harel, ministre des Affaires municipales à l’époque, le maire Jean-Paul L’Allier fût l’artisan des fusions qui ont amené la création de la nouvelle grande Ville de Québec passant de 168 000 à un demi-million d’habitants.
La nouvelle ville est le résultat de la fusion de 13 anciennes municipalités. Il s'agit aussi d'une victoire de L'Allier sur l'ex-mairesse de Sainte-Foy Andrée Boucher qui s'opposait aux fusions.
Le maire L’Allier a décidé de s’attaquer au quartier Saint-Roch qui était un véritable symbole de dépérissement dans la ville.
Lentement, mais sûrement, grâce à son initiative «RevitalisAction au coeur de la capitale» il a réussi à attirer de nouvelles entreprises, notamment en haute technologie, afin de redynamiser le secteur.
Des programmes d'accès à la propriété ont également mis en place tout comme l'implantation d'ateliers d'artistes et de nombreux bars et restaurants.
L’aménagement du Jardin de Saint-Roch était l’un des points d’ancrage du plan de revitalisation du quartier de M. L'Allier.
L’immeuble de la Dominion Corset, aujourd’hui restauré en pavillon universitaire, a aussi été l’un des piliers du Nouvo Saint-Roch.
En 1990, l’administration de Jean-Paul L’Allier a voulu corriger ce qu’il appelait l’une des graves erreurs du passé en renaturalisant la rivière Saint-Charles, qui était l’un des cours d’eau les plus pollués du Québec.
Maintenant, la rivière représente l’un des plus beaux parcs linéaires de la province.
Des travaux de 155 millions $ ont été nécessaires pour l’enlèvement des parois de béton, la renaturalisation des berges et la construction de 15 énormes bassins de rétention souterrains afin d’empêcher les déversements d'égouts dans la rivière lors de fortes pluies.
Un réseau de sentiers pédestres de plus de 30 kilomètres a aussi été aménagé.
Moyennant une somme de 23 millions $, soit presque le double du montant initial, Jean-Paul L’Allier a voulu faire du Palais Montcalm une Maison de la musique.
Des travaux ont débuté en 2004 et le bâtiment a rouvert seulement en 2007 suite à certains retards et un incendie notamment.
Les Violons du Roy y ont alors élu domicile, tout comme le choeur de La Chapelle de Québec.
Autrefois appelé le boulevard Saint-Cyrille, le boulevard René-Lévesque tel qu’il est aujourd’hui a été inauguré en 1992 sous le règne du maire L’Allier.
Autrefois, cette artère désignait une courte rue à l’extérieur du Vieux-Québec. La rue fût prolongée graduellement où a été intégré notamment une portion de l’ancien chemin Gomin.
Le Premier Colloque international des villes du patrimoine mondial a eu lieu à Québec du 30 juin au 4 juillet 1991.
M. L’Allier a présidé l’Organisation des villes du patrimoine mondial (OVPM) de 1991 à 1999.
Le maire L’Allier a créé, en 1996, les Conseils de quartier.
Cette structure unique au Québec a vu le jour notamment suite à la volonté manifestée par plusieurs citoyens de participer activement à la vie de leur quartier.
Cette nouvelle façon de faire a contribué à préserver les spécificités des différents secteurs des anciennes villes.
Dans un souci de démocratisation de la vie municipale, le maire L’Allier a aussi mis sur pied des audiences publiques sur les grands projets.
Ses échecs
Le visionnaire maire L’Allier a toutefois été freiné dans ses élans à quelques reprises.
Voici quelques uns de ses projets qui n’ont finalement jamais vu le jour.
Un escalier monumental
La construction d’un escalier monumental, reliant la basse-ville à la haute-ville, sous les bretelles de l’autoroute Dufferin était un projet que le maire L’Allier chérissait.
En prévision du 400e anniversaire de la Ville de Québec, le maire rêvait de ce projet Place de France, qui aurait été payé à moitié par la France.
Le projet estimé à 50 millions $, a finalement été abandonné en 2004.
Il souhaitait notamment que sur chaque palier soient installés des tableaux, des textes et des faits saillants.
Une candidature olympique rejetée
En mars 1992, la ville de Québec présente sa candidature pour obtenir les Jeux Olympiques d’hiver de 2002.
Trois ans plus tard, la délégation québécoise qui se déplace à Budapest, en Hongrie, vit un échec humiliant : Salt Lake City remporte la palme au deuxième tour, récoltant 54 votes contre 7 pour la capitale.
Le départ des Nordiques
Vingt ans après le départ des Nordiques, Jean-Paul L'Allier affirmait que «tous les efforts» avaient été faits pour tenter de garder l’équipe dans la capitale.
Mais le départ était «inévitable», a-t-il soutenu. Il disait avoir vainement tenté à l’époque de convaincre les maires des autres municipalités de financer un nouvel amphithéâtre, nécessaire pour garder le club.
-Avec la collaboration de Kathryne Lamontagne