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Un des plus grands politiciens du Québec, commente Denis de Belleval

Jean-Paul L’Allier
Jean-Paul L’Allier PHOTO ARCHIVES JOURNAL DE QUÉBEC/AGENCE QMI


Jean-Paul L’Allier a marqué plus que la capitale elle-même. Il a été l’un des plus grands politiciens du Québec, affirme son ami de longue date et ancien directeur général de la Ville sous son règne, Denis de Belleval.

«J’ai mon parti pris. J’ai travaillé 10 ans avec lui. Mais il reste que je pense que tout le monde considère que c’est le plus grand maire qu’on a eu depuis toujours, depuis Champlain. C’est peut-être le plus grand maire du Québec. Même quant à moi, je le mets au-dessus de Jean Drapeau. Parce que Jean Drapeau a fait des grandes choses pour sa ville au début, mais il a laissé sa ville en ruines. Quand Jean-Paul L’Allier est parti, il a laissé sa ville en ordre. (...) C’est sûr que pour moi, c’est indéniable, c’est un des plus grands politiciens que le Québec ait engendré.»

En entrevue téléphonique au Journal, l’ancien directeur général a louangé le travail de M. L’Allier. «Je perds un ami», laisse-t-il tomber avec émotion. Les deux hommes avaient conservé une grande complicité et correspondaient régulièrement, commentant souvent l’actualité et s’échangeant des articles de presse.

Selon lui, ses deux plus grands legs ont sans aucun doute été la renaissance des quartiers centraux et l’arrivée de la nouvelle ville. «La ville qu’on voit aujourd’hui, c’est L’Allierville, en grande partie. Notre façon de fonctionner, c’était d’accumuler une foule de petits gestes qui allaient dans la même direction plutôt que de se lancer dans un grand projet qui serait la mère de tous les projets. Dans Saint-Roch, on a aménagé des trottoirs, des rues, on a planté des arbres, on a fait un parc en se disant que des édifices allaient se construire autour.»

«C’était un homme d’équipe», se souvient-il, et il n’hésitait pas à souligner la contribution de ses collaborateurs à ses succès.

Alors que la majeure partie de son règne s’est passée en période de récession économique, c’est un exploit qu’il ait quand même réussi à faire avancer ses projets, souligne M. de Belleval.

«Une des principales qualités du maire, c’était sa qualité de quêteux. Il a été un quêteux extraordinaire. Même avec ses anciens amis politiques qu’il avait reniés en devenant souverainiste. C’est avec Marc-Yvan Côté qu’il a fait le Centre des congrès, par exemple.»

Yvon Bussières est venu en politique pour Jean-Paul L’Allier en 1993. Lorsque Le Journal l’a joint mardi, le conseiller municipal était très ému du départ de son ancien mentor.

«Ses deux grands legs ont été la démocratie participative, avec la création des conseils de quartier, et les fusions municipales, résume-t-il. [...] Celles-ci ont été un succès à Québec par rapport à Montréal. Grâce à lui, on a une ville propre, belle et tournée vers l’avenir.»

Respect de l’adversaire

L’ex-maire était capable de travailler de façon constructive, même avec ses adversaires, se souvient-il. À un certain moment, il avait même invité des conseillers de l’opposition à siéger comme membres associés au comité exécutif de la ville. Ses adversaires politiques avaient toujours son respect sur le plan humain, souligne-t-il.

De son côté, Pierre Boucher a été «foudroyé» d’apprendre le décès de son «mentor» et «ami très cher». Celui qui a été conseiller spécial à la ville de Québec et ancien président de la Commission de la capitale nationale rappelle à quel point Jean-Paul L’Allier a changé le visage de Québec.

Québec sur la carte

«J’ai toujours un pincement au cœur quand j’entends dire que Labeaume a mis Québec sur la carte. [...] Je pense que L’Allier aura été un, sinon le plus grand maire de Québec au XXe siècle», affirme-t-il.

Claude Cantin, ancien président du Rassemblement populaire, rappelle à quel point Jean-Paul L’Allier était un démocrate. «M. L’Allier a toujours été très respectueux du parti. C’était un vrai parti démocratique, pas un one man show. On n’apprenait jamais par le journal qu’il avait décidé quelque chose. On en discutait toujours avant au comité exécutif», lance-t-il.

— Avec la collaboration de Daphnée Dion-Viens







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